Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Marie Tabarly prête pour son tour du monde

Figure des Voiles de Saint-Tropez, la jeune trentenair­e sera cette semaine à Paris pour poursuivre les préparatif­s autour de son tour du monde filmé à bord du bateau familial Pen Duick VI

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Tatouage Maori à l’avant-bras, poignée de main franche, regard perçant de celle qui scanne son interlocut­eur avant de se confier, aux Voiles de Saint-Tropez cette semaine, Marie Tabarly a fait l’actualité au-delà de son rôle d’équipière en mode régate sur Mariska. C’est d’ailleurs à bord du Fife millésimé 1908 qui « gagne tout » qu’elle donne rendez-vous au pied des drisses pour parler, toujours sur ses gardes suite à de nombreux désagrémen­ts avec la presse, du nouveau projet qui la porte. Elemen’ Terre, future série documentai­re dont le postulat consiste à visiter le monde, redécouvri­r la nature par le voyage en bateau, l’art et les sports, tout en embarquant des personnali­tés avec lesquelles elle cultive une proximité.

Longtemps définie comme comporteme­ntaliste équin, où vous situez-vous en 2017 ? Je déteste les étiquettes. J’ai tellement de centres d’intérêts… En fait ça fait deux ans que j’ai arrêté de graviter dans le monde du cheval pour créer ce nouveau projet Elemen’ Terre. Un puzzle géant qui m’apprend beaucoup dans sa mise en place.

Quel a été le détonateur de ce tour du monde ? J’étais partie sur un grand compagnonn­age autour du monde, mais à cheval. Je vivais dans mon camion… C’était très bien comme ça, mais c’est une passion très exclusive et j’avais plein d’autres choses en tête. Rencontrer d’autres gens, voyager différemme­nt… « Tour du monde » : depuis toute petite, j’entends ces mots-là, alors il fallait franchir le pas.

Quelle forme prendra-t-il ? Une série documentai­re sur la nature en forme de voyage initiatiqu­e pour inciter les femmes et les hommes à protéger leur terre à l’heure où le constat climatique est alarmant. Je souhaite montrer de belles choses pour donner une image gaie de l’écologie, une pensée positive. Le départ est fixé en mars , pour quatre ans, à bord de Pen Duick VI. À chaque escale, nous embarquero­ns un artiste et un sportif qui vont partager notre quotidien pour au moins dix jours. Le temps nécessaire pour enlever ses réflexes de terrien et revenir à des choses plus essentiell­es que le monde surconnect­é dans lequel on vit. Regarder les humains pour ce qu’ils sont vraiment. Pas ce que l’on a envie qu’ils soient… Revenir sur nos besoins et non pas nos envies qui sont en général faussées. En finir avec ces pressions d’argent, de temps, d’apparence… L’élémentair­e quoi, d’où le nom du projet.

Quelle place aurez-vous dans ce concept ? Déjà j’assure son indépendan­ce totale. Je ne veux pas que le projet soit dénaturé avec des images du style “moi qui arrive sur le bateau cheveux au vent…” Ensuite, je fais le lien entre les invités à bord et mets tout en place pour que la réflexion arrive. J’accompagne­rai aussi les riders sur la grande majorité des étapes sportives. Je me suis donc mis au ski freeride, la highline, l’escalade, le snow kite, le parapente, le surf, le kitesurf, l’apnée et la plongée… Là j’en suis à 20 - 25 heures de sport par semaine chez moi en Bretagne.

Quel itinéraire et quels invités pour débuter ? Le premier épisode ce sera les îles lofoten en Norvège avec Géraldine Fasnacht. L’artiste est à confirmer… Le problème sur cette étape, c’est qu’il doit bien savoir skier ! Ensuite nous irons au Spitzberg, puis aux Caraïbes. Le quatrième rendez-vous sera au Brésil. Tout est évolutif mais des gens comme Samuel Le Bihan, Vincent Cassel, Pierre Casiraghi, Titouan Lamazou, Sylvain Tesson, Flavia Coelho ou le chanteur Patrice ont de grandes chances d’être à bord.

Y aura-t-il des caméras 24 / 24 ? Non, non (rire), on n’est pas en train de faire un Loft Story ! Nous allons privilégie­r les choses intéressan­tes. Je suis la dernière à vouloir raconter ma vie privée. Je me fâche beaucoup car pas mal l’ont fait à ma place… On m’a volé beaucoup de choses, donc maintenant stop, ce n’est pas moi qui vais aller les extorquer aux autres. C’est le parcours de chacun qui m’intéresse.

Vos soutiens se nomment Albert II, Jacques Perrin et… Nicolas Hulot ! Oui, avant qu’il ne soit ministre. Je les connais tous trois depuis longtemps. Jacques Perrin est le premier vers lequel je me suis tournée car j’admire ses créations et sa vision du monde porteuse d’espoir [Réalisateu­r d’ Oceans, Les Saisons, il fut aussi le narrateur du documentai­re Tabarly en 2017, Nldr]. Le Prince a tout de suite manifesté son intérêt. C’était important pour moi. Lorsque Nicolas Hulot compare Elemen’ Terre à Ushuaïa, vous prenez ? Complèteme­nt ! Sans le lui dire ouvertemen­t, dans ma tête c’était mon idée. Cette émission phare a fait rêver et changé la vision du monde de beaucoup de gamins. Après, refaire Ushuaïa c’est quand même dur ! (rire) On verra si on y arrive.

Quelle philosophi­e derrière tout cela ? Je crois en une nouvelle société qui va émerger dans pas longtemps. Les mentalités sont en train d’évoluer. Même si pour moi les médias sont trop standardis­és, formatés, des infos ne passent pas… Cet hiver quand il fait zéro degré en Arctique personne n’en parle et tout le monde s’en fout… Ce n’est pas possible. À l’inverse je ne veux pas être alarmiste. Il y a aussi des belles choses. Et puis on vit en France, pas en Syrie.

2018, départ de votre périple, est-il une référence aux vingt ans de la disparitio­n de votre père ? Non, d’ailleurs à l’origine je voulais partir en 2017… Quant à ma mère, si elle sera forcément au départ qui se fera quasi à domicile, je ne pense pas qu’elle monte à bord.

Je ne veux pas faire un Loft sportif”

Ushuaïa m’a beaucoup influencée ”

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(Photo Luc Boutria)

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