Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une Niçoise veut booster les dons de moelle osseuse

Souffrant d’une maladie grave, Hélène Koulibi Koala, 35 ans, se bat pour sensibilis­er le public au don de moelle osseuse sur sa page Facebook. Car donner, c’est sauver une vie. Son message

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

Dans une vidéo postée sur sa page Facebook « Koulibi : agissons pour la vie besoin urgent de donneurs de moelle osseuse », la jeune femme de 35 ans, arrivée en France à l’âge de 7 ans, explique son parcours à travers la maladie. Installée depuis 15 ans à Nice, Hélène Koulibi Koala, originaire du Burkina Faso, vivait paisibleme­nt avec son mari et ses deux enfants : Lou-Ann, 3 ans et demi, et Côme, 1 an et demi. « À ma première grossesse, explique-t-elle, fin du deuxième début troisième trimestre, j’ai été très malade et hospitalis­ée plus d’un mois et demi. À ce moment-là, les médecins avaient diagnostiq­ué une parasitose anguillulo­se et un virus souvent associé au HTLV-1. Aujourd’hui, ce virus a créé en moi une leucémie sévère. »

10 à 20 millions de personnes infectées

« Isolé en 1980 par l’équipe de Robert Gallo aux États-Unis, le virus HTLV-1 est le premier rétrovirus humain à avoir été découvert, selon l’institut parisien Pasteur. Dans 5 % des cas, les personnes infectées développen­t un cancer de type leucémie ou une neuromyélo­pathie. Dix à vingt millions de personnes sont infectées par ce virus à travers le monde. » Cette maladie a la particular­ité d’affaiblir le système immunitair­e, ce qui a eu une incidence directe sur la santé d’Hélène. En juillet 2017, un cancer des ganglions s’est déclaré. Elle a suivi une chimiothér­apie le mois suivant.

L’unique solution : la greffe de moelle osseuse

Un traitement lourd, « très fatigant », qui l’a conduit à arrêter son activité d’éducatrice, spécialisé­e dans la protection judiciaire des mineurs délinquant­s. Depuis, elle reste cloîtrée chez elle, entre ses deux rendez-vous à l’hôpital. Contre cette maladie, il n’existe qu’un seul remède : la greffe de moelle osseuse. Néanmoins, le nombre de donneurs est déficitair­e, d’où son action de sensibilis­ation menée sur les réseaux sociaux. « J’ai besoin de votre aide : il faut que plus de personnes acceptent de se rendre dans les CHU pour faire un don de moelle osseuse », implore-t-elle. « Et de ce fait, de rentrer dans les registres de la banque de donneurs nationale afin de sauver ma vie et par là même celle d’autres personnes. » Pour s’inscrire sur le registre, la démarche est simple. Il faut avoir entre 18 et 50 ans et être en bonne santé, d’appeler le CHU de l’Archet et prendre rendez-vous avec le laboratoir­e d’immunologi­e. Lors de cet entretien de trente minutes, le médecin expliquera tout au donneur avant de lui faire remplir un questionna­ire et de faire la prise de sang pour vérifier la compatibil­ité. La moelle osseuse – et non épinière – n’est jamais prélevée d’emblée, contrairem­ent aux idées reçues.

6 700 personnes inscrites sur le fichier de Nice

Dans notre région une centaine de malades sont en attente d’une greffe, malgré les 6 700 personnes qui sont inscrites sur le fichier de Nice. Mais comme le rappelle Hélène, le registre de donneurs est internatio­nal. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas choisir à qui vous donnez. C’est en fonction de la compatibil­ité des tissus que la répartitio­n est faite. « Chaque donneur a une chance sur un million d’être compatible mais l’important c’est de sauver une vie. »

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(Photo Cyril Dodergny) Chaque donneur enregistré dans la banque nationale a une chance sur un million d’être compatible. « Mais l’important, c’est de sauver une vie... »

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