Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dans le lit du Gapeau, visite des travaux de prévention
Vendredi, les membres de la commission locale de l’eau (CLE) ont fait coup double. Cette instance a l’avantage d’être formée d’élus mais aussi d’agents administratifs et de particuliers éveillés à la problématique de l’eau, soucieux de la préservation des biens et des personnes. « Cette commission était en gestation en 2010. On peut dire que les inondations de 2014 ont agi en catalyseur de la nécessité de former cette instance », précise Franck Chauvet, militant associatif et vice-président de la CLE. Celui-ci n’oublie pas que le Gapeau avait déjà débordé en janvier 1999 à Solliès-Pont. Cet événement dramatique avait aussi insufflé la création de l’association Var inondations écologisme.
Le SAGE adopté fin ?
Double activité pour la CLE, donc. Le matin, la commission s’est réunie pour valider la stratégie du Schéma d’aménagement et de gestions des Eaux (ou SAGE du Gapeau). « C’est peu ou prou, le PLU des mairies adapté aux rivières, explique Patrick Martinelli, maire de Pierrefeu et président du syndicat mixte du bassinversant du Gapeau. Il nous reste à écrire le plan d’aménagement et de gestion durable ainsi que le règlement du schéma. Le but est de rendre ce SAGE actif à la fin 2019. Quatre ans d’élaboration, ça peut paraître long pour le grand public, mais c’est court d’un point de vue administratif, cela demande beaucoup de travail. » L’objectif : obtenir un bon état qualitatif et quantitatif de la masse d’eau des rivières, préserver l’environnement, prévenir les risques d’inondation. Dans l’après-midi, les membres de la CLE ont assisté in situ aux travaux menés dans le lit du Gapeau à SollièsPont. Le syndicat a mandaté deux entreprises pour agir dans le Gapeau d’une part, dans le Réal Martin et le Réal Collobrier d’autre part. Il s’agit d’un programme d’action mené sur cinq ans, réalisable de septembre à mars (hors de la période de reproduction), issu des travaux d’un bureau d’études qui a passé en revue les 180 km de rivières. Une chargée de mission rivières marque les arbres à abattre et fournit une note de service aux entreprises mandatées. Elle surveille aussi les travaux à leur réception.
Agir dans les propriétés privées
Les faisceaux de bois sont déposés le long des lits, en hauteur. Ils sont mis à disposition des propriétaires et des passants, ou sont retirés. Le syndicat a obtenu une déclaration d’intérêt général pour rentrer dans les propriétés privées pour traiter les berges : abattage d’arbres, nettoyage des bords d’eau. Avec la sécheresse qui a sévi cet été, les bois morts et obstruant sont nombreux, comme on a pu le constater à Pierrefeu, aux abords de l’hôpital psychiatrique. « Ici à Solliès-Pont, le travail est différent en zone urbaine, conclut Patrick Martinelli. Il s’agit surtout de favoriser l’écoulement, en continuant évidemment d’enlever éventuels les embâcles. On regarde si les espèces invasives peuvent être éradiquées » Des sondes sont aussi installées pour étudier et contrôler le flux du fleuve. Enfin, des analyses biologiques de la qualité de l’eau sont menées. La prochaine est prévue en novembre.
Le SAGE bénéficie de l’appui financer de l’Agence de l’eau et de la Direction départementale des territoires et de la mer.