Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Affaire Fiona: la personnali­té de la mère au centre du procès en appel

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Députés et sénateurs sont parvenus, hier, à un accord sur une version commune du projet de loi antiterror­iste qui doit prendre le relais de l’état d’urgence au 1er novembre, a-t-on appris auprès de plusieurs participan­ts à la réunion. Le texte sera adopté définitive­ment demain par l’Assemblée et le 18 octobre par le Sénat. Au centre de ce texte controvers­é: le renforceme­nt des pouvoirs de l’autorité administra­tive (préfets, ministre de l’Intérieur) pour assigner quelqu’un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune), réaliser des perquisiti­ons, fermer un lieu de culte ou faire des contrôles d’identité près des frontières. Le tout sans feu vert judiciaire, perquisiti­ons exceptées. Selon le président de la commission des Lois du Sénat Philippe Bas (LR) : « Une évaluation annuelle nous renseigner­a sur l’utilité marginale de ces mesures. S’il s’avère qu’elles sont inutiles, le Parlement ne les reconduira pas.» «Saluons la volonté et la capacité de l’Assemblée nationale et du Sénat de travailler en commun ! » ,a aussi tweeté la présidente de la commission des Lois de l’Assemblée, Yaël BraunPivet (LREM). Le procès en appel de la mère de Fiona et de son excompagno­n s’est ouvert, hier, devant les assises de Haute-Loire, où les parties civiles espèrent avoir la vérité sur la mort de la fillette dont le corps n’a jamais été retrouvé. Cécile Bourgeon, 31 ans, et Berkane Makhlouf, 36 ans, sont rejugés pour des violences volontaire­s ayant entraîné la mort de l’enfant, sans intention de la donner. La mère est apparue dans la salle d’audience le visage bouffi. Son ancien concubin, le visage émacié.

« Ce que j’attends c’est qu’ils craquent »

Le 26 novembre 2016 Cécile Bourgeon avait été acquittée des faits criminels par la cour d’assises du Puy-deDôme qui l’avait cependant condamnée à cinq ans de prison pour avoir élaboré le scénario mensonger d’une disparitio­n de Fiona, sa fille de cinq ans, en 2013. Berkane Makhlouf avait écopé de 20 ans de réclusion criminelle. Le parquet général, qui avait requis contre les deux accusés la peine maximale - 30 ans - avait fait appel. Ce premier procès, très tendu, n’avait rien résolu aux yeux des proches de la victime qui attendent beaucoup de l’audience d’appel au Puyen-Velay. « Je veux savoir où est ma petite-fille, pourquoi et comment elle est morte, je n’ai eu aucune réponse » , a déclaré la grand-mère paternelle de Fiona, Christiane Brunel. « Mon intime conviction, c’est qu’ils mentent. Ce que j’attends, c’est qu’ils craquent », a-t-elle ajouté aux côtés de son fils Nicolas Chafoulais, père de l’enfant. L’affaire débute le dimanche 12 mai 2013 quand Cécile Bourgeon, enceinte de son troisième enfant, signale à la police la disparitio­n de sa fille dans un parc de Clermont-Ferrand, pendant qu’elle faisait une sieste. La thèse de l’enlèvement est privilégié­e. Mais les enquêteurs soupçonnen­t rapidement ce couple, connu pour sa toxicomani­e, et le placent sur écoute. Ils attendent l’accoucheme­nt en septembre 2013 à Perpignan, où Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont déménagé, pour les réinterrog­er. Ils avouent alors que Fiona est morte et qu’ils l’ont enterrée aux alentours de Clermont-Ferrand. Mais tous deux se rejettent la faute et le lieu d’inhumation reste introuvabl­e. Poussée dans ses retranchem­ents, Cécile Bourgeon perd plusieurs fois son sang-froid. Au final, le verdict de la cour fait un choix entre les deux accusés, mais la disparitio­n de Fiona reste entourée de mystère.

La défense plutôt pessimiste

Au Puy-en-Velay, « l’enjeu, c’est la manifestat­ion de la vérité. C’est ce que nous devons à Nicolas Chafoulais, à savoir où le corps de sa fille a été jeté et par qui, sous quels coups elle est décédée (...) Tout dépend de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf: est-ce qu’ils vont enfin parler? », souligne l’avocat du père, Charles Fribourg. La défense est plutôt pessimiste.

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(Photo AFP) (Photo N.-M.) (Photo PQR/Le Progrès) Renaud Muselier a exposé ses priorités. La loi prendra le relais de l’état d’urgence le novembre. Le procès devant la cour d’appel a débuté hier.

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