Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Région : quatre priorités en matière de transport
Durant près d’un an, la Région a écouté les doléances de ses usagers des transports, mais aussi des fâchés qui ne les utilisent plus et des acteurs économiques. « Quarantehuit réunions ont ainsi rassemblé plus de trois mille trois cents personnes, d’octobre 2016 à septembre 2017 », résume Philippe Tabarot, vice-président aux transports du conseil régional. Cette autocritique de longue haleine a permis de dresser plusieurs constats attendus : des bassins économiques mal desservis; des TER en mauvais état et manquant cruellement de fiabilité ; une information encore très insuffisante… Avec un chiffre encourageant toutefois: « 41% des habitants de Paca seraient prêts à utiliser les transports en commun, à condition que l’offre soit plus étoffée et plus fiable. » Proposer une offre de transport enfin séduisante, c’est justement ce à quoi continue de s’atteler le président Renaud Muselier, qui a présenté hier après-midi à Marseille sa stratégie en la matière. Elle passe par quatre axes.
Les pass vont arriver
La première priorité tend à simplifier la vie des voyageurs: par des grilles horaires mieux harmonisées et des cadencements ferroviaires renforcés. Par la mise en oeuvre, aussi et surtout, d’un pass unique pour l’ensemble des transports régionaux (TER, bus, tram, métro). Le premier sera mis en oeuvre sur la métropole marseillaise début 2018, avant d’être étendu à Nice et Toulon en fin d’année. « Et en 2019, a promis Renaud Muselier, les usagers des transports régionaux pourront charger les titres de transport directement sur leur téléphone portable. » Deuxième priorité, l’expérimentation de nouveaux services, dont des dessertes par car, là où le TER n’apporte pas une réponse satisfaisante. En projet notamment, une ligne de bus premium entre Toulon et Saint-Tropez. Dans le même temps, sera aussi testé un système de vidéo-protection intelligent des gares. Troisième volonté, le développement des transports en commun propres et leur promotion, ceux qui existent étant mal connus. « Je veux faire de Paca le moteur des accords sur le climat. Nous allons donc réduire de 50 % le taux d’émission de monoxyde d’azote des transports régionaux d’ici 2020. » Dernier axe enfin, la poursuite du dialogue amorcé depuis un an. A travers une charte régionale de l’usager et la multiplication des enquêtes de satisfaction. Cette quadruple volonté s’assortit d’une exigence encore renforcée envers la SNCF, la Région brandissant l’épée de Damoclès d’une ouverture à la concurrence des TER, qu’elle souhaite toujours voir le gouvernement l’autoriser à expérimenter, dès 2019.