Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Meurtre et tortures sur la petite Angèle: la mère devant les assises

- G. L.

Une jeune femme « très instable » qui avait une « relation fusionnell­e » avec sa fille: la cour d’assises de la Vendée a esquissé, hier, la personnali­té perturbée de la mère de la petite Angèle, accusée d’avoir torturé la fillette retrouvée morte en 2014. Jordane Dubois, 24 ans, est jugée pour meurtre et pour avoir infligé, avec son ancien compagnon et coaccusé, David Pharisien, 29 ans, des tortures et des sévices sur sa fille de quatre ans, dont le corps, découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindou­x (Vendée), présentait des brûlures sur un tiers de sa surface. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Affaissée sur le banc, ses cheveux noirs mi-longs recouvrant son visage, sa main posée sur le ventre, la jeune femme ne semble pas réagir aux différents témoignage­s entendus par la cour. Interrogée dans l’après-midi, elle se montre tour à tour très affectée, prostrée, puis ennuyée par certaines questions de la partie civile ou de l’avocat général, auxquels elle répond parfois sèchement. Contre le père d’Angèle, partie civile au procès, qui lui reproche sa consommati­on importante de stupéfiant­s, Jordane Dubois fulmine: « Je n’ai jamais vu un aussi grand menteur ». Le père, Dylan Denis, avait fait, après leur séparation, un signalemen­t aux services sociaux du Val-deMarne, où il vivait, « inquiet » pour sa fille après la diffusion sur les réseaux sociaux de photos montrant la présence de bouteilles d’alcool et de stupéfiant­s lors de soirées. Une enquête avait conclu à l’absence de danger pour l’enfant. Jordane Dubois est jugée pour avoir tapé, mordu, bâillonné et, par punition, donné des douches brûlantes à sa fille. Elle a reconnu en garde à vue avoir effectué une pression au niveau du cou de sa fille, entraînant sa mort par strangulat­ion, mais réfute avoir voulu lui donner la mort. L’autopsie du corps de l’enfant a mis en évidence de nombreuses traces de coups en divers points du corps, des morsures et des brûlures, allant du deuxième au troisième degré sur une surface corporelle de près de 35 %. Les deux accusés se sont toujours rejeté la responsabi­lité des brûlures. Le procès doit durer jusqu’à vendredi. Le crash aérien coûta la vie aux 95 occupants de la Caravelle Air France, au large du cap d’Antibes, le 11 septembre 1968. La thèse officielle a entériné le scénario d’un incendie à bord. Mais l’associatio­n des familles de victimes, qui revendique 37 membres, soutient la thèse d’un tir de missile accidentel, lequel aurait frappé un réacteur, lors de manoeuvres militaires. Procureur de l’époque, Eric de Montgolfie­r avait longtemps opposé la prescripti­on, avant d’ouvrir, en mars 2012, à la veille de quitter son poste, une enquête pour « dissimulat­ion de preuves ». Elle fut classée en 2014, mais relancée par Me Paul Sollacaro et Stéphane Nesa, les avocats de l’associatio­n. Ils ont déposé une nouvelle plainte pour soustracti­on, dissimulat­ion de preuves et recel. Le doyen des juges d’instructio­n de Nice, Alain Chemama, commande les investigat­ions menées par la brigade de recherches de Nice. Hier, l’actuel procureur de la République de Nice a évoqué un « dossier tout à fait particulie­r ». Jean-Michel Prêtre estime « logique » que le magistrat instructeu­r envisage de solliciter la levée du secret défense pour certains documents classifiés. « La balle est dans le camp du juge d’instructio­n », précise Jean-Michel Prêtre. La demande n’aurait pas encore été transmise selon le parquet de Nice.

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