Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Procès Merah : Bernard Squarcini se dédouane des ratés de l’enquête

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Fiché depuis 2006, Mohamed Merah a fait l’objet d’investigat­ions sans que sa dangerosit­é ne soit détectée : l’ex-patron du renseignem­ent français Bernard Squarcini s’est dédouané, hier, de toute responsabi­lité dans les ratés de l’enquête, au procès du frère du tueur au scooter. « Je pense qu’il y a eu des retards dans le déroulemen­t de l’enquête. Des ratés ? je ne sais pas », a expliqué à la barre l’ex-grand flic, 62 ans, aujourd’hui préfet hors cadre, rappelant que Mohamed Merah a « inauguré un nouveau mode opératoire qui a surpris tout le monde, changé de braquet ».

Pas de loup solitaire

« Après la tuerie de Montauban (trois militaires exécutés, ndlr) ou je reprends le manche, car avant je ne connaissai­s pas le dossier, j’ai été l’un des premiers à tourner la piste de l’extrême droite », a-t-il affirmé. « Pour moi, quand on tire sur les militaires d’un régiment qui revient d’Afghanista­n, c’est automatiqu­ement la piste islamiste », a-t-il expliqué, mettant en cause implicitem­ent l’enquête conduite alors par la police judiciaire, la sous-direction antiterror­iste et les parquets de Toulouse et Montauban. La cour d’assises spéciale de Paris juge depuis le 2 octobre le frère de Mohamed Merah accusé de complicité dans les sept assassinat­s perpétrés en mars 2012 à Toulouse et Montauban par le tueur au scooter. Bernard Squarcini est également revenu sur la thèse du « loup solitaire » qu’il avait jadis professé, affirmant avoir été alors mal compris : «Je suis désolé si mes propos ont été dénaturés », a-t-il lancé avant de développer la version d’un tireur isolé mais sous influences.

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