Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sentinelle se prépare au retour de djihadiste­s sur le sol français

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La police judiciaire parisienne fait un bond dans la modernité. Son nouveau siège, le « Bastion », a été inauguré, hier, en présence du ministre de l’Intérieur, Bernard Collomb, après un long déménageme­nt, depuis mi-mai, de l’adresse historique du , quai des Orfèvres (sur l’île de la Cité). Toutes les brigades centrales – hormis la BRI qui reste sur place – y sont regroupées. Le bâtiment compact et flambant neuf – qui hébergera   personnes – mesure  m de haut pour  m de long. Il est voisin du futur palais de justice de Paris. Ce nouveau «  » a même conservé le numéro fétiche, spécialeme­nt créé pour eux sur la rue du Bastion. Après la reprise de la ville de Raqqa (Syrie) des mains de l’Etat islamique (Daesh) par les forces démocratiq­ues syriennes, « l’armée française s’attend à voir revenir sur le territoire des combattant­s français du califat », a annoncé, hier, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser. « C’est une crainte de les voir revenir sur le territoire national », a-t-il déclaré lors d’une présentati­on des moyens de l’armée de Terre à Versailles-Satory. « On étudie avec beaucoup de précision quels sont leurs modes d’action. Les services de renseignem­ent oeuvrent de leur côté pour pouvoir cibler de façon assez précise ces gens », a-t-il poursuivi. L’opération militaire Sentinelle « vise aussi à étudier des scénarios de crise » liés à d’éventuels retours, a relevé le général Bosser, interrogé par un journalist­e sur les différents savoir-faire de Daesh, y compris la manipulati­on d’armes chimiques. Des centaines de Français ont rejoint les rangs de Daesh en Irak et Syrie où ils se sont battus contre les forces locales soutenues par la coalition internatio­nale sous commandeme­nt américain. Sur Europe 1 dimanche, la ministre des Armées Florence Parly n’a pas caché qu’elle préférerai­t voir ces djihadiste­s expériment­és et déterminés périr dans les combats plutôt que revenir en Europe. Rappelons que l’opération Sentinelle peut mobiliser jusqu’à 10 000 soldats : 3 000 le sont en permanence, 3 000 (dits échelon de manoeuvre) sont déployés sur des événements spéciaux (compétitio­ns sportives, festivals…) et 3 000 sont en réserve. « Dans cette couche [de manoeuvre] il y a une volonté de se préparer à des menaces qui pourraient être les nôtres demain et sur lesquelles à mon sens on ne travaille pas assez », a souligné le général Bosser, sans plus de précisions.

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