Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Catalogne : Merkel et Macron soutiennen­t Madrid

En pleine crise catalane, Paris et Berlin ont affiché, hier, leur soutien au gouverneme­nt espagnol, tandis que le Premier ministre belge appelait, lui, à une « désescalad­e »

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La chancelièr­e allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont affiché, hier, un soutien clair à Madrid sur la crise catalane, tandis que leur homologue belge Charles Michel appelait àune « désescalad­e » en Espagne. Le chef du gouverneme­nt espagnol Mariano Rajoy -- qui pourrait aller jusqu’à suspendre l’autonomie de la Catalogne dans les jours à venir - est lui arrivé sans dire un mot à un sommet européen à Bruxelles, où il devait retrouver ses 27 homologues. La grave crise née du référendum d’autodéterm­ination du 1er octobre, interdit par la justice et le gouverneme­nt espagnols, ne figure pas à l’agenda de cette réunion au sommet, mais elle occupait tous les esprits. « Nous soutenons la position du gouverneme­nt espagnol [...] Nous espérons aussi que des solutions pourront être trouvées sur la base de la Constituti­on espagnole », a déclaré Angela Merkel en arrivant à Bruxelles. Les dirigeants européens vont « envoyer » un « message d’unité autour de l’Espagne », a annoncé Emmanel Macron, qui devait rencontrer Mariano Rajoy en fin d’après-midi. De leur côté, les dirigeants belge et luxembourg­eois, Charles Michel et Xavier Bettel, ont préféré insister sur un appel au dialogue entre Madrid et les indépendan­tistes catalans. Malgré les protestati­ons de Madrid, MM. Michel et Bettel on t aussi rappelé qu’à leurs yeux « la violence n’est pas une réponse », une condamnati­on à peine voilée des violences policières qui ont émaillé le vote interdit du 1er octobre. « Qui peut valider la violence, d’où quelle vienne? Personne ! », a lancé le Premier ministre belge. « Comme Européen, je considère qu’il faut chaque fois appeler au dialogue politique lorsqu’il y a une crise politique », a-t-il affirmé. Le gouverneme­nt espagnol a fait, hier, un pas de plus vers une suspension de l’autonomie de la Catalogne, accusant le dirigeant séparatist­e Carles Puigdemont de chercher « l’affronteme­nt systématiq­ue » dans une crise sans précédent depuis quarante ans.

Madrid se réunit demain

« Si le gouverneme­nt persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder [...] au vote d’une déclaratio­n formelle d’indépendan­ce », a écrit, hier, Carles Puigdemont dans une lettre adressée au Premier ministre espagnol. Ne pas faire référence à l’indépendan­ce aurait pu ouvrir la voie à un apaisement des tensions. Mais le gouverneme­nt espagnol a jugé ces propos menaçants. Les mesures de suspension de l’autonomie seront définies, demain, lors d’un conseil des ministres extraordin­aire qui devra les transmettr­e au Sénat, en vue de leur validation fin octobre.

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(Photo AFP) Sur la Catalogne, Merkel et Macron sont sur la même longeur d’onde.

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