Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
LA SEYNE: MARC VUILLEMOT A SIGNÉ « L’APPEL DE GRIGNY »
« Nous assumons la responsabilité de quartiers caractérisés par une population extrêmement jeune, des familles aux origines très diverses, aux cultures, religions, ethnies, langues parfois, différentes. Ces quartiers, jeunes et dynamiques, connaissent un bouillonnement de vies, d’initiatives, d’élus, d’associations. Mais ces quartiers présentent un cumul de handicaps extraordinaires qui doivent être traités par la Nation de manière spécifique et extraordinaire. Parmi ces handicaps : la difficulté des mamans isolées, l’échec scolaire et parfois la déscolarisation, une part de personnes pauvres très élevée ( % en moyenne, soit plus de trois fois la moyenne nationale ; et certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires avec des taux de à %), un taux de chômage approchant % et % pour les jeunes, des rapports jeunes-polices complexes et tendus – et nous assistons à une offensive de radicalisation massive et à un repli communautaire. Une telle concentration de difficultés demande une concentration ciblée en termes humains et financiers de toutes les forces vives de la nation » : voilà le préambule de « L’appel de Grigny », signé par le maire de La Seyne Marc Vuillemot. Lancé par des maires de ville en charge de quartiers prioritaires, par des associations de terrain travaillant auprès de la jeunesse et de population fragile, cet appel a pour objectif d’alerter le gouvernement sur l’impact de nouvelles restrictions budgétaires sur la politique de la ville. C’est à ce titre d’ailleurs que les signataires ont listé une série de mesures préalables d’urgence à mettre en oeuvre avant le budget , parmi lesquelles la suspension immédiate de la réduction des contrats aidés, leur maintien et leur renouvellement, le rétablissement immédiat des financements de la politique de la ville, réduits arbitrairement et unilatéralement en cours d’année pendant l’été, ainsi que la création d’un fonds d’urgence immédiat doté de millions d’euros pour quartiers parmi ceux connaissant les plus grandes difficultés, tout en préservant les millions de la Dotation politique de la ville (DPV). Les signataires réclament aussi le doublement du budget de la politique de la ville (à milliard d’euros) pour relancer ce droit à l’expérimentation qu’est la politique de la ville, simplifier le soutien à la vie associative (via les dispositifs des collectivités, de l’État et de l’Europe), flécher de manière accentuée les crédits ministériels au sein des quartiers prioritaires de la politique dela ville (QPV). Ils attendent aussi un « signal fort » avec la désignation d’un ministre de la Ville ayant rang de ministre d’État et le poids institutionnel et politique pour notamment : contraindre l’ensemble des ministères à apporter leurs contributions spécifiques aux quartiers prioritaires ; être en capacité pour mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation, régions, départements, agglomérations, communes, chambres consulaires, les partenaires sociaux et les associations. Ils attendent enfin, la désignation d’un président de l’ANRU qui rendra à l’Agence sa vocation initiale, instance souple en dialogue direct avec les élus et en soutien des projets : suppression des règles précédemment instaurées, complexes et bureaucratisées, imposées à l’Agence. L’Agence doit être capable de mobiliser et débloquer dès maintenant l’ensemble des financements prévus initialement et obtenir une sanctuarisation de ceux de l’État.