Chirac en quatre dates, selon Ardouin

Sa naissance, le  novembre  : « La plus importante de toutes. Je reprends dans mon livre une thèse qui a été évoquée deux fois auparavant : Jacques Chirac n’est pas le fils de sa mère. En partant de cette thèse, le tableau Chirac se dévoile tout d’un coup devant nos yeux. Ça vient expliquer ses angoisses existentielles, la recherche permanente de son identité. » Le jour où il démissionne de son poste de Premier ministre, été  : « Une date importante sur le plan politique bien sûr. C’est la première fois qu’un Premier ministre démissionne de ses fonctions. Mais ce que l’on ne sait pas, c’est qu’à la même période, Jacques Chirac est en train de rompre avec l’amour de sa vie, la journaliste Jacqueline Chabridon. Chirac se libère de ses chaînes et de l’autre, il s’enferme dans sa vie personnelle.» Sa victoire à la présidentielle en  : « Quand la spiritualité, l’ésotérisme et le mysticisme viennent se mêler à sa carrière politique. À cette période il est seul contre tous. Entouré de quelques grognards, il va gagner la bataille contre Balladur. En novembre , alors qu’il est au plus bas dans les sondages, son ami Jacques Kerkache, lui dit dans un dîner familial : “Regarde Jacques, tous mes masques vaudou me disent que tu seras élu en mai prochain”. Jacques Chirac a toujours été sensible à ce genre de prédications.» La mort de sa fille Laurence, en avril  : « Le drame de sa vie. La bataille contre l’anorexie de Laurence est probablement l’élément qui soude le couple Chirac. Jacques Chirac s’est très peu exprimé sur la maladie de sa fille. Tout juste de temps à autre dit-il que c’est une souffrance, éprouve-t-il une grande lassitude et exprime-t-il son impuissance. Et puis la mort de Laurence fait écho à la maladie de Jacques Chirac : on le voit en larmes à côté du cercueil de sa fille, dans l’église Sainte-Clotilde. Il a pleinement conscience du drame... Et puis, quelques minutes plus tard, il sourit. Rattrapé par la maladie, il n’a plus la capacité de se draper dans la tristesse.»