Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
à : les habitants d’Entrevaux forgent leur destin par la résistance
Les habitants d’Entrevaux, aujourd’hui cité des Alpes-deHaute-Provence, n’ont pas oublié la date de 1542, toujours gravée dans leurs murs. Cette année-là, la cité redevient française après avoir été conquise en 1536 par Charles Quint. L’empereur du Saint-Empire romain germanique n’a pas hésité à tuer la moitié de la population et à incendier la ville. Ce dernier, qui convoite la Provence, souhaite contrôler ce site stratégique bordant le fleuve Var. Entrevaux est à cheval alors entre la France et le royaume de Sardaigne, et aujourd’hui à environ cinq kilomètres de la frontière des Alpes-Maritimes. Jusqu’au XIXe siècle, cette contrée montagnarde isolée n’est traversée que par un chemin muletier reliant Nice à Barcelonnette. Ce retour au sein du royaume de France est à mettre au crédit des Nice: le Palais Lascaris revisité habitants, aidés des montagnards voisins. Ils reprennent le contrôle de la ville après que le gouverneur en place ait été égorgé. En signe de ralliement au royaume de France, les Entrevalais offrent la place et le château à François 1er (1515 à 1547). Reconnaissant, le roi donne à la cité le statut de ville royale pour qu’elle soit sous sa dépendance directe et s’adresse à eux en ces termes : « Chers et bien aimés gens d’Entrevaux, nous avons entendu la bonne volonté et sincère affection que vous nous portez et que nous voulons, entendons et déclarons que vous serez et demeurerez, à toujours francs et quittes et exempts de tailles, et que de toute notre puissance nous vous garderons de Regard et mémoire violences et oppressions ; et à tant nous prierons le Créateur ; chers bien aimés, qu’il vous ait en sa garde. » Les habitants bénéficient ainsi de privilèges rares comme l’exemption d’impôts, de services et de devoirs.
Une ville royale fortifiée
Le site possède déjà des fortifications médiévales mais elles s’avèrent insuffisantes. En 1624, sous le règne de Louis XIII, Richelieu consolide l’enceinte du château et construit un pont fortifié. C’est sur cette base robuste que près de 70 ans plus tard, en 1690, le Roi-Soleil charge Sébastien Le prestre de Vauban de renforcer les défenses d’Entrevaux. Il souhaite contrecarrer la Ligue d’Augsbourg, alliance d’une grande partie de l’Europe et du royaume de Sardaigne, qui menace une France conquérante. Pour y parvenir, Vauban séjourne sur place en janvier 1693 et en novembre 1700. Il protège les trois portes de la ville par l’ajout de pont-levis et de tours imposantes. Au niveau de la porte d’Italie à l’entrée est, il construit également des tours semi-circulaires et un ouvrage dit « à cornes », front de fortification dont il est l’inventeur. Il réaménage la forteresse, située sur un éperon rocheux d’environ 150 mètres de hauteur, dominant le village médiéval d’Entrevaux. Son perfectionnisme et son esprit tacticien Comment imaginer se passer de son frigo et revenir aux anciennes méthodes de conservation ? Si aujourd’hui, elles nous paraissent désuètes, elles ont quand même permis à nos aïeux de survivre. De nos jours, nous sommes , % à posséder un réfrigérateur. Pourtant, ce roi du stockage n’est pas indétrônable à en croire Marie Cochard, journaliste spécialisée dans l’écologie, qui prouve dans cet ouvrage que nos ancêtres avaient des méthodes, qui seraient aujourd’hui, parfaitement inscrites dans le développement durable.
Comment faisaient autrefois les familles sans réfrigérateur Elles disposaient d’une pièce dédiée à la conservation des aliments, un lieu obscur, frais et ventilé, qu’on appelait cellier, caveau, cave, garde-manger, chai ou souillarde selon les régions. Nos aïeux plaçaient fruits et légumes dans ces espaces à la température stable afin de les consommer pendant tout l’hiver. Des murs épais, en pierres et éventuellement blanchis d’un badigeon de chaux aux vertus désinfectantes, et de la cendre sortie de la cheminée les protégeaient du gel ainsi que du développement des bactéries. D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours vu mes grands-parents entreposer leurs aliments dans des endroits dédiés. Alors pourquoi de nos jours ne serait-il pas possible d’optimiser la conservation autrement qu’avec le frigo ? J’ai donc décidé de tenter l’expérience et me passer de mon « armoire à glaçons ».
Quelles étaient les méthodes de conservation? Les méthodes pour conserver les aliments étaient souvent rudimentaires mais efficaces. Les viandes se conservaient dans un saloir ou un fumoir, le saindoux dans des pots, l’huile dans des cruches, la farine dans un coffre, les vont jusqu’à relier la citadelle à la ville en aménageant un chemin, d’une distance d’environ 800 mètres, protégé de murailles et de tourelles. Aujourd’hui encore, les imposantes fortifications Vauban attirent tous les regards.
Des habitants téméraires
En 1704, la cité résiste aux Piémontais dépendants des États de Savoie commandés par le chevalier de Blaisigny. La centaine d’hommes de la garnison d’Entrevaux détruit le camp italien avec l’aide de quatre compagnies d’habitants venues en renfort. Vauban meurt le 30 mars 1707 en sachant que son ouvrage demeure inviolé. Les Entrevalais font de nouveau étalage de leur courage lors de la bataille de 1721 où ils triomphent du même adversaire en pleine préparation d’un nouveau siège. À la fin du XIXe siècle, la citadelle est transformée en caserne puis en prison durant la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, elle est classée monument historique. Pour s’y rendre, il faut environ une heure de Nice et deux heures trente de Toulon. Elle n’est pas le seul trésor d’Entrevaux qui en compte bien d’autres : les vestiges médiévaux, la cathédrale du XVIIe siècle, ou encore le palais épiscopal.
Prévoir une heure trente de visite pour découvrir Entrevaux, sa citadelle et ses musées dont celui de La Poudrière qui contenait autrefois 9000 kilos de poudre. Bureau du tourisme : 04. 93. 05. 46. 73. pommes dans la cave, les fruits secs dans des boîtes… Le séchage est la méthode de conservation la plus simple et la plus ancienne qui soit. De tout temps, l’homme l’a utilisé pour les fruits, les poissons, mais aussi la viande débitée en tranches minces. Il suffit de les placer sur un tamis et de les laisser au soleil jusqu’à l’élimination totale de l’eau qu’ils contiennent. Ils ne perdent rien de leurs valeurs nutritionnelles. Quant au lait, il était saisonnier autrefois, les vaches n’en produisaient pas en hiver. Il fallait donc conserver les produits laitiers transformés pour le reste de l’année. On a ainsi retrouvé en Irlande du beurre datant du haut Moyen Âge dans des pots en bois enterrés dans les tourbières.
Pouvez-vous nous livrer quelques astuces utilisées autrefois ? Les navigateurs tassaient le beurre dans des bocaux en verre sur lesquels ils versaient de l’eau de mer. Aujourd’hui encore, cette astuce permet de le conserver pendant de nombreuses semaines. Les bouchons de liège disséminés entre les pommes optimisaient leur durée de vie, les épargnant du grand froid jusqu’au redoux. Par ailleurs, pour conserver un pain moelleux, et éviter qu’il durcisse, il suffit de le placer dans une boîte avec une moitié de pomme (cela fonctionne aussi avec les biscuits). Et, lorsque les légumes tels carottes, céleris ou poivrons commencent à ramollir, il n’y a qu’à les laisser tremper une nuit entière dans de l’eau. Le lendemain, ils auront retrouvé leur croquant. Le livre regorge de nombreux petits trucs élémentaires avec à la clef, une alimentation plus saine, moins de déchets, une facture d’électricité réduite, plus de simplicité et surtout le retour du goût !