Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les élus défendent le projet TechnoVar sur le territoire
En réponse à Josette Pons, qui jugeait le « projet insuffisamment préparé», les élus du territoire font bloc derrière André Guiol pour défendre cet équipement «vertueux» et son implantation à Brignoles
Ilsedit,« non pas amer», mais «surpris»… Quand André Guiol, président du Sived NG(1) et principal architecte du projet TechnoVar, a pris connaissance de la position pour le moins réservée de la présidente de l’agglomération à ce sujet, il admet être tombé des nues. Le 11 octobre dans nos colonnes, Josette Pons avait, en effet, émis de sérieux doutes sur l’état d’avancement du dossier, multipliant les interrogations aussi bien sur le fond que sur la forme, pour justifier ses réserves quant à l’implantation de l’usine de traitement et valorisation des déchets àBrignol es. Ainsi, lors du comité syndical du 9 octobre, la dé libération ac tant l’ acquisition d’une parcelle sur la ZAC de Nico poli savait été reportée sine die, le temps de clarifier la situation. Ce que souhaite aujourd’hui faire André Guiol, en répondant point par point à chacune de ses interrogations et lever les craintes pour la réalisation sans délai de ce projet d’intérêt général.
La foire aux questions
Quelle technologie sera retenue? Le schéma global est celui d’une installation unique permettant une séparation mécanique des ordures ménagères pour récupérer la matière valorisable des déchets résiduels. Ce recyclage des cartons et papiers, emballages plastique, métaux ou encombrants, concernera de 5 à 10% des volumes entrants, estimés à 75000 tonnes par an pour 174000 habitants. Les déchets résiduels sont ensuite séparés en matières sèches (40%) et humides (30%). La matière sèche fera l’objet d’une valorisation sous forme de Combustible solide résiduel (CSR), destiné à être évacué vers une unité de combustion pour la production d’énergie. «Les cimenteries sont les principaux consommateurs de ces CSR auxquels ils seront vendus et il n’est pas prévu d’en brûler à Brignoles». Quant à la fraction humide, composée majoritairement de biodéchets fermentescibles, elle sera valorisée par une unité de méthanisation pour produire du biogaz injecté directement dans le réseau GRDF ou transformé en production électrique intégrée au réseau EDF. Ne resteront alors que 20% de déchets ultimes qui ont vocation a être enfouis à l’Installation de stockage (ISDND) de Ginasservis. A terme, «nous visons seulement 10 % de déchets ultimes enfouis avec l’amélioration continue des technologies…» André Guiol précise qu’«il n’est pas possible à ce jour de connaître précisément la technologie retenue puisqu’elle sera le résultat du dialogue compétitif dans le cadre de la délégation de service public.»
Quels sont les résultats des études d’opportunité et de faisabilité quant à l’implantation de cette usine sur le site de Nicopolis? Le choix de ce site, évoqué dès la genèse du projet et qui n’a jamais été remis en question, s’explique par la centralité de Brignoles sur le territoire, par le caractère industriel de la ZAC de Nicopolis et sa réserve foncière disponible à moindre coût, son raccordement existant au réseau électrique de 400000 volts et sa desserte routière optimale. Preuve que le site d’implantation n’a jamais fait débat, ce courrier signé de Josette Pons en date du 10 mars 2016, indiquant noir sur blanc: «le bureau du conseil communautaire (du Comté de Provence, ndlr) a émis un avis favorable à l’implantation de la structure TechnoVar sur cette zone d’activité (Nicopolis, Ndlr)… L’accord du bureau sera réitéré par promesse de vente authentique et publique au bureau des hypothèques.» Dès lors, il n’a plus été question de chercher un autre site mais d’avancer sur ce projet. Ce que confirment tous les représentants des différents territoires, Jean-Luc Longour pour Coeur du Var, Christine Lanfranchi pour Sainte-Baume Mont Aurélien, Bernard de Boisgelin pour Provence Verdon et Jean-Pierre Véran pour le Sivom du Haut Var. Ce qui fait dire à André Guiol qu’ « aucun élu local ne peut ignorer le contenu et les conclusions du groupe de travail pour autant qu’il s’intéresse à l’aménagement du territoire!»
Quels sont les résultats des études d’impact sur notre environnement? « Le lancement des études d’impact, très coûteuses, ne sera logiquement engagé qu’une fois finalisée l’acquisition du terrain et les technologies définitivement retenues.»
Quelles incidences sur la santé publique? «La solution proposée est vertueuse et sans conséquence sur la santé humaine puisqu’aucune combustion de matière dangereuse n’est prévue. Il n’est quoi qu’il arrive pas permis de générer une activité dangereuse pour l’Homme…»
Quel montage juridique? Le Sived NG, la structure porteuse, procède par délégation de service public sous forme concessive. Un opérateur unique se chargera de la conception, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance de l’installation. Le Sived NG devra s’acquitter d’un coût de traitement à la tonne, compris entre 90 et 110 euros dans le cahier des charges.
Quel montant prévisionnel précis des investissements sera à la charge des contribuables de la Provence verte? « Pas un centime au frais du contribuable de Provence verte » puisque c’est au délégataire de consentir les investissements et frais d’exploitation.
Quel sera le futur coût du traitement des déchets ménagers? Le modèle financier repose sur «une approche raisonnée et raisonnable» visant à préserver le coût actuel du traitement des ordures ménagères à 100 euros la tonne, contre 113 actuellement pour l’enfouissement au Balançan, et ce malgré la hausse prévue de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).
Quel impact sur les infrastructures existantes, voiries et autres? «Aucune puisqu’il n’y aura pas plus de trafic routier pour accéder à Nicopolis qu’il n’y en a aujourd’hui pour aller au Balançan.» 1. Le syndicat intercommunal de valorisation et d’élimination des déchets gère aujourd’hui les déchets de 66 communes pour près de 174000 habitants (Provence verte, Provence Verdon, Coeur du Var, etc.).