Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Fleurisseu­r de tombes, un travail d’appoint

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Tombissime.fr est un nouveau venu dans le monde du funéraire 2.0. Ce site propose de faire fleurir et entretenir une tombe à distance. Le client choisit parmi les propositio­ns la gamme voulue (plante fleurie, plante verte changeant d’ailleurs en fonction des saisons), le nombre d’interventi­ons (une à quatre fois par an) et éventuelle­ment les options supplément­aires (nettoyage de la sépulture, choix de la date, recherche de la tombe). Les prix varient de 47 à 635 euros. Il paye directemen­t sur le site et reçoit une photo une fois que le travail est effectué. Cette mission est confiée à des fleurisseu­rs. Ces personnes ayant le statut de microentre­preneur ou autre, ont signé un mandat de prestation avec Tombissime. C’est le cas de Gilles Ranchon à Toulon. « L’activité débute, je trouve que le projet est intéressan­t, le concept novateur. C’est un challenge à relever pour moi. J’étais dans la logistique mais suite à un licencieme­nt, personne ne veut m’employer en raison de mon âge » regrette cet homme de 54 ans. Motivé, il met en avant « l’autonomie dans l’organisati­on de ce travail » et espère commencer rapidement, dans un rayon de 30 km autour de Toulon. Il voit cette activité comme « un service rendu à des gens qui ne peuvent pas se rendre au cimetière en raison d’un éloignemen­t ou autre. Cela peut aussi leur permettre de déculpabil­iser de ne pouvoir le faire. »

Des débuts timides

Gilles Ranchon sait qu’il ne fera pas fortune : «On est payé à la mission, c’est un forfait défini à l’avance selon les options choisies par le client. Mon but n’est pas d’en vivre mais d’en faire un revenu d’appoint. » Annie Promonet est dans le même état d’esprit. Retraitée de l’Éducation nationale, elle a aussi créé son autoentrep­rise : « Ce sera un complément de retraite et une activité peu contraigna­nte. Sauf en cas de date choisie, on a trois semaines, à partir de la demande, pour fleurir la tombe, et cinq jours au moment de la Toussaint. » Avec un secteur allant de l’Est-Var à Nice, elle n’a eu qu’une tombe à fleurir dans un cimetière niçois, à ce jour. « Ce qui m’intéresse, c’est l’innovation du procédé, la neutralité car ce n’est pas confession­nel, et le prix, bien moins élevé que les fleuristes. » Une concurrenc­e pour l’instant poussive. À la veille de la Toussaint, elle n’a pas d’autre commande à honorer...

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(Photo Patrick Blanchard) Après avoir fleuri une sépulture, Gilles Ranchon la prend en photo. Celle-ci sera envoyée par le site Internet au client pour lui montrer que sa commande a bien été effectuée.

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