Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La châtaigne, petite reine
Rendez-vous incontournable depuis plus de trente ans, la Fête de la châtaigne a rassemblé le public venu déguster le produit du terroir pourtant touché par la sécheresse
Le fumet des châtaignes grillées que s’empressent de consommer, encore toutes chaudes dans leur cornet, les visiteurs, et un air de fanfare qui s’élève. Pas de doute, ça sentait l’automne à plein nez à Pignans pour la 31e fête de la châtaigne. Une longévité qui impressionne, et traduit le plaisir, et la fierté, des castanéiculteurs à partager le fruit de leur labeur.
Du patrimoine
Car à Pignans, la châtaigne ce sont des histoires. Longtemps, ce produit a été un des pans de l’économie agricole locale : « La châtaigne a toujours nourri les Pignantais. C’était le gagne pain de nombreuses familles », évoque Pascale Martin, exploitante locale. Même si le nombre d’exploitants est moins important aujourd’hui, l’activité est valorisée par le Syndicat des producteurs de châtaignes du Var (SPCV). Un organisme qui travaille en collaboration avec la Région et le Département, tout en regroupant les communes les plus importantes pour l’activité comme Camps, Gonfaron, Les Mayons, Collobrières, La Garde-Freinet, Pignans... Ce sont aussi des histoires de famille, en atteste la présence de Petronille Costamagna, exploitante locale depuis 31 années : « Je suis venue aujourd’hui avec mon mari, mes deux fils, mes petits enfants et mon arrière-petite-fille », s’émeut la productrice âgée de 85 ans.
La récolte difficile
Au grand dam des exploitants, la sécheresse qui touche le Var depuis plusieurs mois n’a pas épargné le produit star du jour. « Les conditions météo ont été dures pour l’activité. Avec le manque d’eau, les châtaignes sont beaucoup plus petites que d’habitude. Et nous en avons ramassées deux fois moins cette année », déplorait un producteur. Pour autant, les visiteurs affichaient tous le même plaisir de savourer les châtaignes, tout en déambulant parmi les stands. Des enseignes qui, pour certaines, font débat chez les castanéiculteurs. «Sur certains stands, les produits viennent d’autres régions, et même de l’étranger. Je pense qu’il y a trop de revendeurs», dénonce Pascale Martin. Avant d’ajouter:« Il faut défendre notre patrimoine pour redynamiser la filière».