L’ombre de François Hollande plane sur le PS...

Ce que les dirigeants actuels de ce parti exsangue redoutent le plus, c’est le retour… de François Hollande.

De quoi les nouveaux dirigeants du Parti socialiste ont-ils le plus peur ? De voir leur groupe au Parlement réduit, depuis la dernière élection présidentielle, à la portion congrue de  députés ? De l’éclatement de leur parti ? Car enfin, c’est la première fois de toute l’histoire de toute la Ve République que l’on vit un ancien candidat socialiste, Benoît Hamon, investi officiellement à la primaire de janvier dernier, puis se lançant dans la Présidentielle en avril-mai, choisir d’abandonner le Parti qui l’a soutenu pendant la campagne pour fonder un nouveau groupement, pas tout à fait un groupuscule, politique. Le but de la manoeuvre ? Réunir, hors de son parti, les troupes qu’il n’est jamais parvenu à enthousiasmer lorsqu’il en faisait partie. Le PS a-t-il peur de la sorte de chasse aux sorcières qui se déroule en son sein, ou l’on voit le Parti déjà affaibli s’affaiblir encore en excluant de ses rangs nombre de ses membres, sous prétexte de clarification. Car c’est à une véritable hémorragie à laquelle on assiste, d’une fédération à l’autre, tant se multiplient les règlements de comptes entre socialistes flirtant avec la France en marche d’Emmanuel Macron, socialistes nostalgiques des « frondeurs » et militants encore encartés rue de Solférino. Vous n’y êtes pas. Ce que les dirigeants actuels de ce parti exsangue redoutent le plus, c’est le retour… de François Hollande. L’ancien Président, qui n’a jamais en effet caché son désir de revenir dans la vie politique, est soupçonné de vouloir remettre la main sur le Parti socialiste contre les « quadragénaires » qui se disputent sa direction. Deux événements ces derniers jours ont semé la panique. La première est la publication du livre de Bernard Cazeneuve, le dernier des mohicans fidèles à François Hollande. On prête au dernier des Premiers ministres de François Hollande, par ce livre, le dessein de présenter dès maintenant sa candidature au poste de premier secrétaire du PS ce dont, bien sûr, l’intéressé se défend. Ce qui n’empêche pas la nouvelle direction collégiale, donc pléthorique, du Parti de penser que derrière Cazeneuve, c’est l’ancien Président de la République qui tisse sa toile, pour reprendre le contrôle d’un Parti par lequel il s’est souvent senti trahi tout au long de son quinquennat. C’est surtout la Une de Paris-Match cette semaine qui a fait bondir une majorité de la nouvelle et intérimaire direction du Parti : on y voit François Hollande et Julie Gayet souriants, dans leur nouvelle vie après l’Élysée. Et à quelles autres photos celle-ci est-elle comparée ? À celles du couple Emmanuel et Brigitte Macron, si souvent présentées, depuis un an, à la Une de ce magazine. De la à imaginer que François Hollande envisage, dès maintenant, de reprendre sa place dans le combat politique, et de la reprendre au sommet, il n’y a qu’un pas. La politique, décidément, ne se fait plus à la corbeille, comme avait dit le général de Gaulle, elle se fait en couverture des magazines.