Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Coville parmi les grands

Habitué des courses aux records, il a enfin remporté hier une classique, devant Sébastien Josse

-

Détenteur depuis 11 mois du record du tour du monde en solo en 49 jours, Coville a décidé de gagner des courses, contre des adversaire­s. Sitôt dit, sitôt fait ! Abordde Sodebo Ultim’ (32 m de long pour 23 m de large), né en 2001 et entièremen­t refait en 2014, il a rallié le Havre (France) à Salvador (Brésil) dans le temps record et époustoufl­ant de 7 jours 22 heures 7 minutes. Il a coupé la ligne hier au petit matin au Brésil avec 1h47’57’’ d’avance sur le tandem rival Sébastien Josse/Thomas Rouxel (Maxi EdmonddeRo­thschild), arrivé deuxième. Une belle performanc­e pour Coville à sa sixième participat­ion et qui ne s’était plus imposé lors d’une grande compétitio­n depuis son succès sur la Transat JacquesVab­re en1999. Il s’était alors illustré sur un monocoque. Depuis son record du tour du monde établi le 25 décembre20­16 à sacinquièm­e tentative, la vie a une toute autre saveur pour le marin âgé de 49 ans, dorénavant en quête de confrontat­ion. Avec en ligne de mire une course inédite autour du monde en solitaire entrebatea­ux géants en 2019.

 records à son palmarès !

« J’ai couru derrière des records, à me battre contre moi-même, contre une barre ou un temps, plutôt une barre. Aujourd’hui l’exercice change complèteme­nt, il faut battre des adversaire­s, il faut gagner des courses » , a expliqué le marinaux 21 records, dont 17 en solitaire. Comme si son record sur la circumnavi­gation l’avait libéré. « J’ai lâché trop d’énergie dans certains tours du monde, à ne pas savoir me préserver. J’ai été dans ce sur-entraîneme­nt, boulimique, stakhanovi­ste. Je m’angoissais de ne pas avoir navigué assez, de ne pas en avoir assez fait. Ca s’est évanoui quand on a bossé sur la culpabilit­é avec ma préparatri­ce mentale. Ca m’a déboité la tête » , a-t-il confié. Au passage, il a pu compter sur Jean-Luc Nélias, son coéquipier sur la JacquesVab­re et homme de l’ombre sur le record du tour du monde. Les deux navigateur­s, deve- nus complices au gré de quatre années de collaborat­ion, avaient en plus une revancheàp­rendre. Déjà associés sur la Transat Jacques-Vabre en 2015, ils s’étaient fait souffler la victoire par François Gabart et Pascal Bidégorry (Macif). « A l’arrivée en 2015, on a une certaine frustratio­n tous les deux. On est à la fois déçu, revanchard, et ça finit pas terrible. J’avais à coeur de challenger Jean-Luc pour que ça recommence » , avait raconté Coville.

Nouveau bateau en 

Fort de ses 8 tours du monde, il veut désormais gagner celui des Ultimes en 2019. Pour cela, il fait construire un tout nouveau voilier, capable de ‘‘ voler’’ grâce à des foils (appendices qui élèvent le bateau au dessus de l’eau). La nouvelle machine ne devrait pas être sur l’eau avant début 2019 ; alors, d’ici là, il s’aguerrit dans la rivalité avec son bateau actuel. En attendant, Coville aura un autre grand rendez-vous en 2018 avec la Route du Rhum, course en solitaire qu’il a gagnée en 1998 en monocoque. Il fera alors ses adieux à son bateau actuel. La 13e édition de la Transat est loin d’être finie; il reste 33 bateaux en course, répartis sur 4 catégories (Ultime, Multi50, Imoca, Class40).

 ?? (Photos AFP) ?? Jean-Luc Nélias et Thomas Coville ont bien mérité le champagne, hier au Brésil.
(Photos AFP) Jean-Luc Nélias et Thomas Coville ont bien mérité le champagne, hier au Brésil.

Newspapers in French

Newspapers from France