Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’ex-majorité critique l’absence de vision
Alors que le projet d’aménagement du centre-ville sera présenté à la population ce 28 novembre, les représentants de la mandature précédente reviennent sur le projet du Pôle Liberté
Si la municipalité manque d’idées pour réaménager le centre-ville, au point de payer aux frais des contribuables un prestataire pour en avoir à sa place, qu’elle fouille dans ses cartons... Le projet Liberté de notre mandature fera parfaitement l’affaire ! » Le ton de Claude Gilardo, Jean Broquier et Richard Ginesy est volontiers taquin, mais ne cache en rien « une réelle déception pour Brignoles. Que de temps perdu encore... » L’ancien maire, accompagné de ceux qui furent ses adjoints aux travaux et aux finances, « monte au créneau » pour se faire les gardiens « du bilan du mandat précédent, que nous assumons avec fierté » (lire par ailleurs). « Cela fait plus de trois ans que l’équipe en place se cache derrière la fausse excuse de l’état dans lequel nous aurions laissé la commune pour justifier son inaction et son absence complète de vision. Que les élus en place nous oublient donc un peu, et qu’ils assument enfin les responsabilités que les Brignolais leur ont confiées ! » lance Claude Gilardo.
« Tout était ficelé »
Justement, à l’heure où Didier Brémond se prépare à présenter le projet « Brignoles Coeur de ville »(1), les anciens élus fustigent « le temps perdu » par la commune, après l’abandon du projet du Pôle Liberté porté par l’équipe de Claude Gilardo. « Ce projet, il nous faut le rappeler, nous le portions, mais il ne nous appartenait pas. Il était le fruit d’une très vaste concertation, incluant toute la population qui le souhaitait, les élus évidemment, des urbanistes, des experts en aménagements urbains, etc. », rappelle l’ancien maire. « Tout était ficelé », poursuit Jean Broquier : « Le projet de programmation, l’opérateur, le feu vert de la CDAC... Avec pour seule participation communale un investissement d’un million d’euros, un complexe cinématographique de quatre salles, les nouveaux locaux de l’EIMAD et une salle de spectacle voyaient le jour, à la place du collège Liberté. Avec les parkings aménagés autour. C’était un beau projet, culturel, moderne, qui aurait permis de redynamiser le centre-ville. Et au terme des 50 ans du bail emphytéotique, il retombait dans le giron municipal. Même Josette Pons elle-même l’a dit lors de la campagne, et a d’ailleurs promis de le réaliser si elle était élue... Tout ça pour finalement tout enterrer du jour au lendemain. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû conditionner le retrait de notre liste en 2014, qui a permis l’élection de Josette Pons, à la réalisation du projet Liberté. J’ai cru Josette Pons qui s’était engagée à le réaliser, c’était une erreur... »
« Si nous avions eu un an de plus... »
Pour les trois ex-élus, « il ne s’agissait que d’une décision politique. Les finances permettaient d’investir pour financer cet équipement attendu et qui aurait considérablement modifié l’image de la ville. La preuve, avec les pénalités et les montants dépensés en investissement comme en fonctionnement pour remettre sur pied “La boîte à images”, la mairie n’est déjà pas loin du million d’euros. Pour avoir le même équipement qu’avant...» Comme tous les citoyens, ils suivront avec intérêt la présentation du projet « Coeur de Brignoles », « en espérant, pour la commune que le futur aménagement du centre-ville sera ambitieux, cohérent, et ne consistera pas en une simple vente aux enchères du patrimoine des Brignolais...» Dernier regret pour les représentants de la liste éliminée au premier tour de l’élection municipale de 2014 : « En 2007, l’équipe Guercin a eu droit à une année de mandat supplémentaire. Visiblement, la même chose se prépare pour l’équipe en place, la prochaine élection devrait être repoussée d’un an, de 2020 à 2021. Si nous avions eu cette année en plus, aujourd’hui, le complexe cinématographique du Pôle Liberté serait ouvert... »
‘‘ En 2014, j’aurais dû conditionner le retrait de notre liste à la réalisation du complexe cinématographique. J’ai cru Josette Pons, qui s’était engagée à le réaliser, c’était une erreur...” Jean Broquier