Potentiel poids lourd

À seulement 19 ans, Asia Maillot s’impose comme l’un des espoirs français de sa discipline. Zoom sur la petite Toulonnaise qui pousse, qui pousse...

Il y a certaines disciplines sportives entre lesquelles les passerelles ne semblent pas si évidentes. À première vue, haltérophilie et gymnastique s’opposent. Un combat du genre ‘‘la force’’ face à ‘‘la grâce’’. Soulever des barres n’attire pas souvent les fées des tapis de gym comme Asia Maillot. « Au début, ça ne m’a pas trop plu ,se souvient la minote qui a viré vers la salle de sport en seconde à 16 ans. faut manger varié, pas des pâtes carbonara tous les soirs », rigole la Varoise. Il y a aussi les sorties, monnaie courante à son âge. Restreintes. « La semaine, je ne sors pas, raconte-elle. J’essaie de me coucher le plus tôt possible, d’avoir l’hygiène de vie la plus propre possible. Quand je retrouve Toulon, j’essaie de m’aérer l’esprit. » Toulon, son fief, sa ville d’origine. Là où elle revient, se détend en allant marcher sur ses plages. L’endroit parfait pour se revigorer au milieu des siens. La rade, là où tout a commencé. C’est ici que Jean-Luc Lebaigue, aujourd’hui à la retraite mais alors professeur de sports à Dumont d’Urville, a incité Asia à tenter sa chance face aux barres. Celui qu’elle appelle toujours affectueusement ‘‘Monsieur’’, comme lorsqu’il enseignait, lui a mis le pied à l’étrier. « Je lui dois tout, il m’a fait découvrir la discipline... » La jeune femme, qui a fêté ses 19 ans hier, est aujourd’hui capable de lever bien plus de kilos que son poids de forme (48 kg). 63 à l’arraché, 80 à l’épauléjeté. Plutôt impressionnant d’entrevoir ce petit bout de femme hisser une barre plus lourde qu’elle. Avec pour objectifs affirmés d’atteindre les 67 et 87 kilos, afin de pouvoir se rapprocher de l’Insep. La structure nationale la rapprocherait encore un peu plus de l’épreuve olympique parisienne à venir… «C’est mon objectif ultime. Je suis pile dans la bonne tranche d’âge. En plus, toute ma famille et mes amis pourraient venir. » Un soutien de poids au moment d’aborder la compétition d’une vie. Mais d’ici là, Asia devra garder les pieds sur terre et continuer à récolter les éloges. Paris 2024, c’est dans sept ans.

Avoir l’hygiène de vie la plus propre possible” À la recherche du geste parfait”