Monaco : le fiasco !

En s’inclinant sèchement contre Leipzig, Monaco est assuré de terminer dernier de son groupe. L’ASM ne disputera aucune coupe d’Europe avant même le déplacement à Porto

Monaco, demi finaliste de la Ligue des champions va terminer dernier de son groupe. Cette fois, le sort est scellé. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Sérieusement. Croire encore à la qualification à l’approche d’un cinquième match de poule, pour une équipe qui n’avait compté encore aucun succès, et deux défaites à domicile... il était là le miracle ! En l’espace de 30 minutes, et à la suite d’erreurs individuelles inacceptables à ce niveau, Monaco a totalement abdiqué. Menée 2-0 sur sa pelouse au bout de dix minutes, l’ASM n’a même pas eu le temps d’y croire alors qu’au coup d’envoi, le match nul de Porto à Besiktas lui était favorable. Un but contre son camp de Jemerson (6’, 0-1), une passe complètement manquée du même Brésilien trois minutes plus tard (9’, 0-2), et un penalty de Werner (30’, 0-3) ont mis KO le Louis-II, et Jardim. Le coach portugais est resté longtemps sous le choc de cette entame catastrophique n’envoyant aucun remplaçant s’échauffer. Comme si le résultat était entendu depuis longtemps. Même la réduction du score de Falcao juste avant la mi-temps n’était qu’illusoire (1-3, 44’) puisque Keita remettait les pendules à l’heure dans la foulée (1-4, 45’).

Manque de caractère

Cette saison, Monaco n’a pas toujours eu la consistance pour maîtriser ses rencontres…. Alors les renverser, n’imaginez pas. Comme depuis le début de la campagne européenne, comme depuis le début tout court, et comme il en sera de même à l’avenir, l’équipe de Jardim n’a pu s’appuyer sur le soutien du public. Ils étaient à peine 10 000 hier dans ce match décisif. Constat d’autant plus cinglant quand dans son groupe des cadors du genre comme Besiktas, Leipzig et Porto ont donné la leçon. Évidemment, ce n’est pas une excuse. L’absence de ferveur n’avait pas empêché l’équipe de Jardim de se hisser jusqu’en demi-finale la saison dernière. Si ce matin l’écart est aussi grand et le score aussi lourd, il ne faut pas oublier que tout s’est joué en l’espace de 9 minutes et sur deux erreurs de ce malheureux Jemerson. Mais en vrai, l’élimination ne date pas d’hier. Ce nouvel échec à domicile, le troisième en trois matches, vient en revanche confirmer le manque de talent individuel de cette équipe qui ne peut donc s’inviter à la table des meilleures écuries européennes. A domicile, Monaco s’est toujours fait marcher dessus et ne s’est jamais révolté, que ce soit contre Porto ou Besiktas. Et à Leipzig et en Turquie, l’équipe a transpiré pour ramener à chaque fois un point, mais sans jamais avoir pu prétendre à mieux. Cette ASM a manqué clairement de caractère. Cela ne veut pas dire qu’elle se montrera douce toute la saison… Mais il va falloir travailler, et travailler dur ; gérer également un groupe désormais trop étoffé pour disputer plus qu’un match par semaine. Leonardo Jardim, n’a cessé de rappeler le concept du projet monégasque en début de saison, et ce depuis quatre ans. Une question de cycle ; de hauts et de bas. Demandant du temps. Encore et toujours du temps. Tout comme en 2015, quand l’équipe grandement remaniée avait été incapable de sortir du groupe de Ligue Europa. «Il faut l’accepter, c’est comme ça» , disait-il. Sur ce point, l’entraîneur portugais a raison. Et c’est ce que devront se dire ce matin les supporters de l’ASM. Les saignées de l’été ne sont jamais sans conséquences. Il faut laisser du temps à ce nouveau groupe. Sauf que le PSG débarque dimanche au LouisII. Autrement dit, Monaco risque de perdre gros cette semaine. Il faut... du temps, ne serait-ce que pour soigner les cicatrices d’une saison qui n’a déjà plus la même saveur. Monaco, c’est comme la mode : ça va, ça vient.

(Photos C. Dodergny) Une soirée cauchemar pour Falcao et les siens.