Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La France insoumise va tenter de se structurer ce week-end
Ebranlée par une série de polémiques récentes et l’échec du mouvement social, La France insoumise se structure ce week-end à Clermont-Ferrand, dans un délicat équilibre entre « liberté d’action »et« cadre national », avec La République en Marche en guise de contre-exemple. Fort de quelque 555 000 inscrits, le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon n’a toujours pas de chef, d’exécutif officiel, ni d’instances de démocratie interne, plus d’un an avant la présidentielle. Il n’aura pas plus de tête à l’issue de sa Convention nationale, qui doit réunir ce week-end quelque 1 500 personnes essentiellement tirées au sort, mais il devrait marcher sur plusieurs jambes.
Transition
Actions, programme, groupe parlementaire, liens avec les luttes sociales, espace politique, comité électoral : le mouvement que Jean-Luc Mélenchon envisageait « gazeux » à la rentrée doit surtout ne ressembler à rien d’existant. Parce que ses militants l’ont rejoint avant la présidentielle, pendant ou après, parce que chacun doit pouvoir choisir son mode d’engagement et le temps qu’il souhaite y consacrer, « le mouvement ne peut pas luimême s’approprier ses propres soutiens, il ne peut les déclarer fondus dans une même entité assez homogène pour se doter d’une direction politique qu’ils désigneraient par des votes après débats entre plateformes et ainsi de suite», indique M. Mélenchon. La France insoumise sera donc, décrit-il, « polycentrique ». Soucieux de ne pas en être désigné le « chef »àproprement parler, le député des Bouches-du-Rhône souhaite « conduire cette transition qui fera de La France insoumise un grand mouvement permanent de la vie politique française ». Symbole peut-être de cette « transmission », il s’exprimera en ouverture de la Convention samedi, plutôt qu’en fermeture. La méthode présidant à l’organisation doit être «la liberté d’action», mais dans « un cadre admis par tout le monde », celui du programme présidentiel « l’Avenir en commun ». La France insoumise se veut en effet un mouvement capable de prendre le pouvoir « immédiatement », mais aussi un « mouvement utile », au plus près des Français, par un investissement dans « les colères immédiates et concrètes », décrit William Martinet, un des coordinateurs du pôle « auto-organisation ». En ciblant les quartiers populaires, il s’agit, explique-t-il, de s’appuyer sur des luttes à petite échelle pour « faire émerger un intérêt général qui donnera envie aux citoyens de se battre ».