Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Deuxième jour : entre fatigue et galères

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Au cours de la nuit, j’ai dû me lever deux ou trois fois, tantôt pour prendre la photo d’un verre d’eau, tantôt celle de la porte des toilettes. Autant dire que le lendemain matin, je me suis levée du pied gauche et affamée. Rapidement, j’ai une nouvelle épreuve consistant encore à occuper les sanitaires pendant 10 minutes. J’en ai à peine tenu deux, cédant sous les appels de ma chère tête blonde réclamant son biberon. Pas de répit, une enveloppe mystère à ouvrir : elle contient... une couche. L’appli m’invite à réfléchir sur le fait d’avoir à porter cette protection toute la journée (je ne l’ai pas fait à l’instar de la moitié des participan­ts). Milieu de matinée, mon téléphone m’informe que j’ai oublié mes médicament­s chez moi. En situation réelle : qu’aurais-je fait ? Serais-je aller les chercher (sachant que j’ai une demi-heure de route pour regagner mon domicile)? Ou aurais-je tenté de m’en passer ?

«T’as la gastro?»

À midi, évidemment, j’ai toujours aussi faim (le leitmotiv de ces 36 heures). Une soupe et une compote ne me rassasient pas mais je ne sais pas ce que je peux manger d’autre. Dans l’après-midi, le rythme des défis s’accentue. Je suis crevée mais je ne peux pas prendre de café. Philippe, un confrère, me demande discrèteme­nt : « Qu’est-ce que t’as à courir aux toilettes toutes les 5 minutes? T’as la gastro ? ». Franchemen­t, je commence à en avoir marre et cela me permet de me rendre compte de l’enfer que vivent certains patients. Surtout lorsque je rate un défi W.-C. et que l’appli me fait remarquer que si j’avais été vraiment malade j’aurais souillé mes vêtements. Comment aurais-je réagi ?

Une belle leçon

Bilan de la journée : les défis se sont enchaînés, j’en ai loupé certains. Je ne sais pas comment je pourrais supporter ce quotidien s’il était réellement le mien. Du coup, ça me fait penser à Élisabeth avec qui j’ai travaillé plusieurs années et qui est atteinte de Crohn. Elle m’avait parlé de sa maladie mais je n’avais pas pris la mesure de la galère qu’elle vivait. Le soir, j’ai coupé mon téléphone. Elle, en revanche, n’a jamais pu éteindre ses symptômes. In their shoes ,une belle expérience et surtout, une belle leçon.

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L’avatar évolue et montre ce que je dois ressentir. Lorsque les défis sont ratés, des témoignage­s de vrais patients apparaisse­nt.

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