Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La députée contre l’exploitati­on des carrières

C’est sur le site même d’une éventuelle reprise de l’activité d’extraction de granulats que l’élue est venue entendre les arguments de l’associatio­n Environnem­ent Méditerran­ée

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Ce samedi, c’est non loin des locaux de « Mazaugues Matériaux », dans le vallon de l’Épine, que la députée de la sixième circonscri­ption, Valérie Gomez-Bassac, avait été conviée à venir user ses ballerines par les représenta­nts de l’associatio­n « Environnem­ent Méditerran­ée », Robert et Éric Durand, ainsi que Thomas Margaglia. Objectif : obtenir son soutien dans leur lutte contre le projet de reprise de l’exploitati­on des carrières de granulats (voir historique ci-contre). Manifestem­ent déjà convaincue, l’élue, toujours prompte à assurer une présence physique dans sa circonscri­ption, manifestai­t son étonnement : « On se trouve ici audessus d’une réserve d’eau de près de sept millions de mètres cubes qui, si elle était exploitée, permettrai­t l’alimentati­on de près de cent mille foyers varois. Je ne comprends pas qu’on ait choisi de privilégie­r une activité minière à la préservati­on de l’environnem­ent… Personnell­ement, entre les graviers et l’eau, je choisis l’eau. » La phrase est préparée, et le discours ravit les défenseurs locaux de l’environnem­ent.

« Les élus doivent se positionne­r »

Mais que peut faire une députée, même représenta­nte de la majorité présidenti­elle, dans un dossier dans lequel la justice a déjà statué ? (lire ci-contre) « J’ai la possibilit­é d’intervenir au niveau ministérie­l. » Elle fait rapidement référence à Nicolas Hulot (ministre de la Transition écologique et solidaire, Ndlr) « Je compte également m’entretenir avec les élus de la circonscri­ption afin qu’ils prennent position. Ce sont eux qui ont le pouvoir d’agir localement. » Concernant les élus, Robert Durand est sur la même longueur d’ondes, même si les dernières prises de position Environnem­ent Méditerran­ée en ont fâché quelquesun­s (lire ci-dessous ):« Nous connaisson­s actuelleme­nt la pire sécheresse qu’a connu ce territoire depuis cinquante ans, et nous laisserion­s mettre en danger une réserve qui permettrai­t à 100000 Varois d’avoir un accès facilité à l’eau ? Si elle venait à être polluée, cette réserve souterrain­e mettrait près de vingt ans à se régénérer. Or, on estime que l’exploitati­on de granulats ne pourrait s’étendre au-delà de cinq ans. Enfin, il y a une surproduct­ion de granulats dans la région. »

Un risque de pollution jusqu’à Toulon

Environnem­ent Méditerran­ée rappelle enfin que ses technicien­s ont prouvé, en avril dernier, que la réserve d’eau souterrain­e communiqua­it avec les réseaux de surface, notamment le Carami, qui emmène ses eaux depuis la source de la Figuière, à Tourves, jusqu’au lac de Carcès, retenue artificiel­le d’eau potabilisa­ble pour l’agglomérat­ion toulonnais­e (notre édition du 27 avril 2017). « Les activités économique­s liées à ces milieux aquatiques représente­nt près de 3,2 millions d’euros par an… Cela s’élève à près de 15 millions si l’on compte l’usage de cette eau jusqu’au littoral. » La grande inconnue, pour le moment, est le calendrier que se fixe l’entreprene­ur Provence Granulats. En l’état actuel des choses, les concasseus­es pourraient entrer en action dès aujourd’hui, de manière tout à fait légale.

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(Photo Hélène Dos Santos) Éric Durand, Thomas Margaglia et Robert Durand, de l’associatio­n «Environnem­ent Méditerran­ée», et Valérie Gomez-Bassac, députée de la sixième circonscri­ption, sur le site mazauguais où la justice a autorisé l’extraction de granulats.

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