Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les chevaux lâchés dans le vent à Gonfaron
8 heures à peine, hier. La route menant de Gonfaron à Collobrières est l’objet d’une vrombissante procession dans les raies de soleil perçant pins et chênes lièges. Parmi les mordus du rallye du Var by Var-matin, Arthur, sans doute quatre ou cinq ans, encouragé par son papa qui «suit ça depuis l’âge de (mon) fils ».
Ça crapahute quelques centaines de mètres, depuis le bord de route squatté, jusqu’au col des Fourches, avant de redescendre pour trouver une courbe « avec un bel appui». Par grand froid, du mistral qui s’alimente sur des sommets récemment enneigés.
Il pourrait s’envoler
Tout le monde grelotte, gendarmes, pompiers, secouristes, commissaires de course, curieux, spectateurs assidus, rêveurs de chevaux de feu... Arthur suit l’affaire avec le plus grand sérieux. Quand une R5 Tour de Corse mord le bitume, il lâche : « P’pa, avec des ailes, il pourrait s’envoler, hein?» Le père s’amuse. Une heure plus tard, l’homme redevient un môme quand les «vrais» coursiers arrivent. Et bien sûr Loeb, « le » champion. C’est la ruée quand le pilote descend de son engin. Une photo ici, un autographe là, une autre image avec un téléphone... Imperturbable jusqu’à ce que son copilote, Daniel Elena, l’interpelle. Casque, sanglage, yeux posés au loin, top chrono... Arthur et son papa ont réussi leur grand-messe frileuse, comme leurs voisins de restanque. Ceux placés dans l’ES 14 attendront l’an prochain. Le champion n’est pas sorti du chrono entre Gonfaron et Collobrières, moteur cassé. L’année prochaine, alors, mêmes lacets, mêmes feulements, mêmes espoirs, même aménité sous les yeux de Notre Dame des Anges.