Anne Lauvergeon à St-Tropez, place à l’innovation régionale

La présidente de la commission Innovation 2030, ex-présidente d’Areva a loué les talents d’innovation français hier, lors de la clôture du 18e colloque des Mystères du XXIe siècle

Après avoir régné sur l’atome français à la tête de la société Areva, à tel point que certains l’avaient appelée « Atomic Anne », Anne Lauvergeon préside depuis 2013, la commission nationale « Innovation 2030 ». Cette dernière, composée de nombreuses personnalités issues de tous les milieux, a dégagé sept axes prioritaires et invité les entreprises, des plus petites aux plus grosses, françaises ou étrangères, à participer à un vaste concours d’innovation technique. Avec, à la clé, des aides de l’État français à travers la banque publique d’innovation (BPI) pour les concrétiser, à condition évidemment qu’elles soient réalisées en France et contribuent à l’emploi sur le sol national.

Un concours de matière grise

L’opération a été une réussite selon le degré d’aboutissement des projets, les aides sont allées de 2000 à 20 millions d’euros ! Hier, à Saint-Tropez, Anne Lauvergeon est intervenue pour une conférence de clôture du 18e colloque des Mystères du XXIe siècle, lesquels abordent chaque année des thèmes scientifiques, sociologiques ou historiques. Cette année, « les recherches d’aujourd’hui pour les innovations de demain » étaient à l’ordre du jour. C’est donc logiquement que celle qui promeut cette innovation a eu le dernier mot de deux jours de tables rondes. L’ex-présidente d’Areva a retracé l’historique des grandes avancées technologiques de la planète de la Préhistoire jusqu’à nos jours, puis décrit par le détail les actions de la commission innovation 2 030. Le succès du concours international a engagé la commission à lancer sous l’équivalent sur le plan régional français, selon les mêmes modalités que le concours mondial. Chaque région aura son concours. Avis aux créatifs ! Car l’innovation est le moteur de la renommée : « C’est une chance pour la France qui est un pays d’innovateurs extraordinaires. En libérant notre écosystème, les start-up peuvent se développer et je suis très optimiste. Bien sûr, tous ne réussiront pas à devenir des n°1 mondiaux. Mais il faut se souvenir que Google, Amazon, Facebook, etc. ont commencé dans un garage. Le principe d’innovation implique qu’il soit mis en oeuvre à tous les niveaux et avec une autre vision de l’échec. Chez nous encore, l’échec est trop stigmatisé et bride les élans. Il faut se libérer et aller vers le droit à l’erreur qui fait de l’échec un pavé sur le chemin de la réussite. »

Aller vite, secret de la réussite

Anne Lauvergeon a récapitulé les sept enjeux définis par la commission: recyclage des matières, stockage de l’énergie, valorisation des richesses marines, protéines végétales, médecine individualisée, sylver-économie, et valorisation des données (Big Data). « Les innovations récompensées lors du premier concours ont créé des milliers d’emplois et boosté les chiffres d’affaires des entreprises lauréates, car cela leur a permis d’aller plus vite. Et aller vite, pouvoir concrétiser rapidement est le secret de la réussite pour être le premier. Il faut donc des solutions pour encourager la percée de ces innovations. »

(Photo P. P.) Anne Lauvergeon à Saint-Tropez hier lors de la clôture du colloque sur la recherche et les innovations de demain.