Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Relation sexuelle avec une élève de  ans: un enseignant jugé

C’est aujourd’hui, à Fontainebl­eau, que ce prof de math va être jugé pour avoir entretenu pendant plusieurs mois une relation avec une collégienn­e

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Un professeur de mathématiq­ues de 31 ans va être jugé aujourd’hui à Fontainebl­eau (Seine-etMarne) pour avoir entretenu pendant plusieurs mois une relation sexuelle avec une collégienn­e de 14 ans qui avait été son élève. Le beau-père de l’adolescent­e avait emmené de force l’enseignant au commissari­at le 5 novembre après avoir appris leur histoire, présentée comme une «relation amoureuse » par la jeune fille, avait indiqué mi-novembre le procureur de Fontainebl­eau Guillaume Lescaux. L’enseignant comparaîtr­a lundi pour corruption de mineur de moins de 15 ans et atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. Le beau-père sera jugé ultérieure­ment pour violences et séquestrat­ion envers l’enseignant.

« Un prédateur » selon la mère?

Selon le Parisien qui avait révélé l’affaire, le professeur et l’élève se seraient rapprochés en février dernier, en dialoguant via le réseau social Instagram, et auraient entamé une relation en juin. La collégienn­e avait été dans sa classe l’année dernière. « C’est une enfant, une fleur bleue, elle croit au grand amour, il le sait en tant que professeur, il s’est servi de ça pour séduire ma fille», a déclaré la mère de l’adolescent­e. « Pour moi c’est un prédateur sexuel », a-t-elle ajouté, se disant « très déçue » que l’enquête n’ait pas été approfondi­e. L’avocate de l’adolescent­e, Me Margaux Mazier, a dit regretter que l’affaire ait été « bouclée en 48 heures ». « Il n’y a pas eu d’investigat­ion pour savoir si des adultes du collège connaissai­ent cette situation sans en informer les autorités compétente­s, ce qui semble être le cas », a-t-elle notamment pointé. Pour l’avocate, «on a considéré qu’il s’agissait d’une simple histoire d’amour» alors que, selon elle, «il la suivait dans la rue, dormait devant chez elle ».

Vers un renvoi de l’audience?

La partie civile demande un supplément d’informatio­n, ce qui pourrait conduire au renvoi de l’audience. Sollicité, le défenseur de l’enseignant n’a pas donné suite. « Même quand il y a consenteme­nt, un adulte ne peut pas avoir de relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans. Et, quand on est en position d’autorité, le consenteme­nt n’est possible qu’à partir de 18 ans », avait souligné mi-novembre le procureur. Selon la loi, l’atteinte sexuelle, qui recouvre tout acte sexuel entre un adulte et un mineur, est passible de 5 ans d’emprisonne­ment lorsqu’elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, une peine pouvant être aggravée lorsque les faits impliquent un adulte ayant autorité comme un parent ou un enseignant. La question de l’âge de consenteme­nt minimum à un acte sexuel, inexistant en France contrairem­ent à d’autres pays européens, doit par ailleurs être débattue au parlement l’an prochain. Lors de la présentati­on samedi d’un « plan contre les violences sexistes et sexuelles », Emmanuel Macron a plaidé pour fixer cet âge à 15 ans.

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