Monaco surclassé

Face à un PSG ultradominateur, les Monégasques n’ont pas pu éviter la défaite, mais plutôt une nouvelle déculottée. Troisièmes, les joueurs de Jardim sont à neuf points du leader parisien

Le match a confirmé l’impression générale : le Monaco champion de France n’existe plus que dans les livres et les souvenirs, et le PSG sera sacré cette année au mois de février. D’accord, on exagère. Mais à peine… Le pire, c’est qu’hier, le score ne reflétait pas l’écart entre le tenant en titre et son dauphin. Et, au rythme où vont les choses, on ne peut même pas être sûr que les rôles s’inverseront à la manière d’un échange donnant-donnant. Ô que non. L’objectif deuxième place, qui doit être la seule préoccupation du club désormais, n’est pas promis. Mais pour se donner du baume au coeur, les Monégasques n’affronteront pas tous les jours Neymar et compagnie. Car, l’équipe de Jardim, qui a vu Lyon revenir à égalité et l’OM à un point, avait un sacré morceau en face. Certainement ce qui se fait de mieux en France et en Europe en ce moment. Alors l’ASM s’est battue avec ses armes, c’est-à-dire pas grand-chose, surtout quand Lemar n’est pas là, mais au moins, il n’y a pas eu de fessée et le public n’a pas sifflé. Pendant près de 80 minutes, Monaco a été incapable d’inquiéter Areola alors que les protégés d’Emery n’ont pas donné l’impression d’énormément transpirer. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Forcément, quand une équipe qui joue pour ne pas prendre une valise affronte une autre bien appliquée à ne pas faire d’erreur, ça débouche sur une rencontre peu enlevée au niveau rythme. Loin des standards du dimanche soir 21h.

Mbappé à la peine

Sur les deux premiers coups d’accélérateur du leader incontesté de la L1, Mbappé (2’) et Cavani (9’) ont donné des sueurs froides au LouisII. Que l’équipe de Leoanrdo Jardim ne soit pas menée au bout de dix minutes tenait donc du miracle. Que Paris marque à deux reprises par Cavani (0-1, 19’) et Neymar (0-2, 52’ sur penalty), un moindre mal. En deuxième période, Mbappé a eu plusieurs face à face mais a toujours manqué le cadre. Un jour sans pour celui qui s’est trouvé hué par une partie du Louis-II, puis applaudi par les mêmes quand il détournait dans son propre but un coup-franc de Moutinho (81’, 1-2). Jardim voulait faire un coup tactique pour tenter de déstabiliser une organisation parisienne bien huilée. Dans un 4-3-1-2, voire un 5-3-2, l’idée d’aligner Jorge devant Raggi à gauche n’a pas eu l’efficacité escomptée. Le technicien portugais a revu sa copie en faisant entrer Lopes, Ghezzal puis Sidibé après la pause pour passer en 4-4-2. En vain. Monaco s’est réveillé bien trop tard pour réaliser le hold-up de prendre un point. Mais le moral est sauf.

(Photo Cyril Dodergny) Le duel au sommet a tourné en faveur du PSG.