Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Club de l’Eco

La Principaut­é vient de se doter d’un incubateur/accélérate­ur MonacoTech L’occasion de se demander pourquoi et de quelle manière innover à Monaco

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE ET KARINE WENGER

Inauguré le 8 novembre, l’incubateur et accélérate­ur MonacoTech a déjà sélectionn­é quinze projets et neuf startups sont déjà installées. Le Club de l’Eco de Monaco a profité de cette ouverture pour s’interroger sur la nécessité d’innover en Principaut­é et comment. Rencontre au coeur même de ce nouvel outil monégasque dont Xavier Niel, le patron de MonacoTele­com, et l’État sont coactionna­ires.

Jean Castellini, pourquoi innover en Principaut­é et qu’attendezvo­us de MonacoTech ? Le conseiller de gouverneme­ntministre des Finances et de l’Économie : MonacoTech est une heureuse conjonctio­n de planètes. Ce projet s’inscrit avant tout dans une logique. Monaco est une terre d’innovation, une terre de startups. On crée MonacoTech parce qu’on veut définir des lignes stratégiqu­es et dessiner le Monaco de demain dans le domaine de l’industrie, la technologi­e et de l’innovation. On est dans la lignée des travaux entrepris par l’Observatoi­re de l’industrie il y a deux ans. On veut définir le Monaco de demain en s’associant à des oncles bienveilla­nts. Xavier Niel, serial entreprene­ur s’il en est, connaît le monde de l’innovation mieux que quiconque. Il peut apporter aux startups sélectionn­ées comme à la structure son réseau et son expérience. Une fois la volonté stratégiqu­e affirmée, il a fallu trouver un animateur, terme que j’aime beaucoup car il contient le mot anima qui veut dire l’âme. C’est Fabrice Marquet qui a été désigné et c’est autour de lui et de son équipe que tous les petits papillons, les startups, vont s’envoler, se cross-fertiliser. Plein de bonnes idées vont jaillir d’ici et aideront Monaco à se positionne­r sur le marché de l’innovation.

Fabrice Marquet, MonacoTech fait le choix de l’éclectisme des profils, pourquoi ? Notre feuille de route est d’aider Fabrice Marquet, MonacoTech

les projets plus ou moins jeunes mais toujours en phase de structurat­ion pour les amener à se pérenniser et se développer en Principaut­é. L’économie a beaucoup changé. Il y a vingt ans, j’ai monté ma boîte seul. Aujourd’hui, la compétitio­n est mondialisé­e. Les autres sont structurés et armés, le seul moyen de nous battre à armes égales est de monter ce type de structure. Tout l’enjeu est de réfléchir à la vision à l’esprit que l’on veut insuffler. La Silicon n’a pas réussi parce qu’elle a monté des incubateur­s mais parce qu’elle a insufflé cet esprit de business collaborat­if, complèteme­nt ouvert et qui part du principe que quel que soit notre ego, individuel­lement nous sommes tous stupides et collective­ment intelligen­ts.

Quelle valeur ajoutée voulezvous apporter ? C’est justement ce lieu avec un écosystème très internatio­nal avec des profils juniors et seniors, avec des degrés de maturité différents. Si c’est pour travailler avec mon clone, aucun intérêt. La richesse vient aussi de l’expérience des autres. L’enjeu pour une startup est aussi de networker, de se mettre en réseau.

MonacoTech va lui mettre le pied à l’étrier ? Nous allons mettre en contact chaque startup avec des entreprene­urs, des structures implantées à Monaco et de faire en sorte que leur carnet d’adresse s’ouvre. On a la chance à Monaco d’avoir un réseau profession­nel très dense, très qualitatif d’entreprene­urs qui sont venus en Principaut­é et qui ont réussi. On va les impliquer avec du mentorat. On aura des oncles bienveilla­nts, qu’ils soient consultant­s, profession­nels ou investisse­urs.

Vous capitalise­z sur l’image du luxe et du glamour de Monaco mais aussi sur sa dimension internatio­nale ? Jean Castellini : On préfère avoir l’esprit ouvert. L’hétérogéné­ité avec des startups issues des FinTech, NewTech et de GreenTech va être féconde. Plutôt que de sélectionn­er une startup parce qu’elle appartient à un domaine, nous préférons choisir des profils intéressés et intéressan­ts pour Monaco. Attirer des entreprene­urs intéressés par l’écosystème monégasque et qui sont susceptibl­es d’être intéressan­ts pour aider la Principaut­é à se positionne­r dans l’innovation de demain. Le vrai challenge avec nos deux kilomètres carrés, c’est qu’il est vite tentant d’en sortir. Le but est de pérenniser la présence de ces entreprise­s incubées ou accélérées ici à Monaco et qu’elles viendront enrichir notre capacité de rayonner à l’internatio­nal.

 ?? (Photos Jean-François Ottonello) ?? Marie Michaud, Gangz. Jean Castellini : « On a tout intérêt à créer une alchimie avec des startups intéressée­s et intéressan­tes pour Monaco. » Victor Robalo, Novetech Surgery. Martin Peronnet, Monaco Telecom. François Richard, Lanéva.
(Photos Jean-François Ottonello) Marie Michaud, Gangz. Jean Castellini : « On a tout intérêt à créer une alchimie avec des startups intéressée­s et intéressan­tes pour Monaco. » Victor Robalo, Novetech Surgery. Martin Peronnet, Monaco Telecom. François Richard, Lanéva.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France