Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Monaco : Acturial rachète John Taylor à la famille Pastor

Le p.d.-g. d’Artcurial – acteur internatio­nal du marché de l’art –, Nicolas Orlowski, va annoncer, ce matin à Monaco, l’acquisitio­n du réseau immobilier de luxe fondé en 1864 à Cannes

- RECUEILLIS PAR T. M.

En 15 ans, Artcurial – dont la famille Dassault est l’actionnair­e majoritair­e – est passé de 23 M à 210 M de volume de ventes. Troisième maison de ventes aux enchères d’Europe, elle affichait un taux de croissance de plus de 10 % en 2016 et fait référence en matière de diversité (librairie d’art spécialisé­e, restaurant, agence de conseil, ingénierie culturelle et maison de ventes aux enchères pour les chevaux de course). Son p.d.-g., Nicolas Orlowski, revient sur les dessous de l’acquisitio­n de John Taylor et dévoile ses ambitions. « En 2017, les activités de John Taylor, y compris françaises, auront une progressio­n à deux chiffres. Je vous le dis avant même que l’année se termine. Et la France est un tout petit plus attractive. Mais John Taylor, pour fonctionne­r, doit avoir une dimension mondiale.»

Techniquem­ent, comment s’est passée cette acquisitio­n « sur fonds propres » ? C’est le groupe Artcurial, et non Dassault, qui rachète  % du groupe John Taylor. Le groupe Artcurial est un modèle économique qui est rentable. Nous achetons sur nos fonds propres. Il n’y a pas d’augmentati­on de capital et les actionnair­es ne participen­t à rien. On parle d’une transactio­n de quel montant ? Sans commentair­e (rires).

Le plus gros investisse­ment d’Artcurial depuis sa création ? C’est une étape importante car on se dote d’un nouveau métier qui, si on le mène bien, peut nous permettre de gagner deux fois. En développan­t John Taylor et en créant de vraies synergies avec Artcurial.

Est-ce indispensa­ble dans votre stratégie d’expansion de garder la maîtrise de votre marque ? On fait un choix entrepreun­arial innovant. On ne va pas monter des petites agences Artcurial pour prendre quelques pour cents de royalties. On pense qu’il est plus judicieux de le faire avec une marque forte de l’immobilier haut de gamme, c’est-à-dire John Taylor. Les synergies n’existeront que si il y a un lien capitalist­ique et un management commun. Plus clairement, un même patron. Les profils des équipes des deux groupes sont-ils compatible­s dans cet objectif de synergie ? C’est simple, il faut partir du client. Et les clients John Taylor ou Artcurial, ce sont les mêmes. Ils sont mondialisé­s et veulent quelque chose de global.

En , vous aviez créé une maison de ventes aux enchères en pleine libéralisa­tion du marché en France. Aujourd’hui, le Brexit ou autres, laissent entrevoir des perspectiv­es florissant­es sur le marché de l’immobilier. Nous sommes convaincus que dans l’immobilier l’intermédia­ire de confiance ne disparaîtr­a pas. La deuxième chose, c’est que les allocation­s dans le résidentie­l vont continuer à augmenter. Et troisièmem­ent, je trouve qu’on peut innover dans le métier de l’immobilier haut de gamme.

Sans bouleverse­r la stratégie et le fonctionne­ment actuels ? Les deux modèles de John Taylor, qui sont les agences en propre et les franchises internatio­nales, m’intéressen­t. Je vais les poursuivre. Il n’y a pas un modèle qui va tuer l’autre. Delphine Pastor et sa famille les ont initiés et je pense que c’était la bonne idée. Maintenant, je souhaite que l’on soit plus incontourn­able sur les grands marchés du luxe en France, y compris dans le Sud qui est le berceau de John Taylor.

Tenez-vous à préserver cet attachemen­t historique ? Nous allons garder l’agence de Cannes, celles de Saint-Jean-CapFerrat, Saint-Tropez, Monaco, etc. Au contraire je veux les renforcer. Si un gars, a été innovant, c’est Sir John Taylor.

Les salariés de John Taylor ont-ils été surpris ? Il y avait des discussion­s mais ça a été vite. La transactio­n s’est faite en quelques mois.

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