« La culture est la résistance à la barbarie »

Carole Gaessler revient aux sources de notre civilisation, en Grèce, pour les 20 ans de Des racines et des ailes

P our fêter les 20 ans du magazine Des racines et des ailes, sur France 3, créé le 26 novembre 1997 par Patrick de Carolis, Carole Gaessler nous entraîne en Grèce, de l’Acropole aux Météores et au mont Olympe. Pourquoi avoir choisi la Grèce pour fêter les 20 ans du magazine ? Parce que ce pays s’impose en matière de racines du monde occidental. Moi qui ai étudié le latin et le grec, je retourne aux sources ! Et puis cet anniversaire est aussi celui de l’Acropole et du site de Delphes, qui fêtent leurs 30 ans d’inscription au patrimoine de l’Unesco. N’aton pas vu ces lieux déjà très souvent ? Certainement. Mais pas de cette façon puisque, grâce à des moyens techniques plus légers, on peut désormais se déplacer partout dans les endroits inaccessibles, montrer en gros plan les frises du Parthénon par exemple, que l’on ne verrait pas au sol à l’oeil nu. Grâce à des scientifiques et à des infographistes qui travaillent de façon révolutionnaire en 3 D, on peut découvrir les lieux et les monuments, comme le temple d’Apollon à Delphes, reconstitués, modélisés, colorés comme ils l’étaient à l’époque. Mais nous irons aussi jusqu’à Thessalonique et dans les monastères juchés sur les Météores, dans le nord du pays, ainsi qu’au mont Olympe. Qu’estce qui distingue l’émission d’autres rendezvous d’évasion ? Son but est d’apprendre au public à connaître sa culture et son histoire pour aller vers les autres. On n’est jamais aussi ouvert d’esprit que lorsqu’on sait qui on est, d’où on vient. La culture est la résistance à la barbarie. Transmettre est notre but. Je ne me sens pas comme une spécialiste, mais comme un passeur. Et quelle est son influence sur le public ? La vente des billets des lieux que nous montrons augmente ensuite de 30 % ! Et les téléspectateurs sont en moyenne entre 2,6 et 3 millions au rendezvous de ce magazine, qui est aussi le plus regardé de la chaîne en replay. Comment évoluetil ? Le patrimoine se conjugue au présent. Il est plus facile de raconter le Gard et son enjeu économique ou Versailles avec ses chantiers permanents. Donc nous suivons l’actualité. Celle de l’Unesco, par exemple, qui tend à inscrire de plus en plus de lieux naturels dans son patrimoine. Dans les numéros à venir nous visiterons Florence au fil de l’Arno, Paris à travers ses 500 places, et nous partirons de Briançon pour évoquer les onze lieux du réseau des sites majeurs de Vauban. PROPOS RECUEILLIS PAR ÉLISABETH PERRIN

Carole Gaessler : « Grâce à des scientifiques qui travaillent de façon révolutionnaire en 3 D, on peut découvrir les lieux et les monuments reconstitués comme ils l’étaient à l’époque ».