Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les élus locaux veulent peser sur le plan loup

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Le plan loup 2018-2023, actuelleme­nt en préparatio­n, ne rassure ni les éleveurs ni les élus qui les accueillen­t. « Après une première réunion le 12 septembre, nous avons saisi l’ensemble des députés car les propositio­ns du plan loup sont inacceptab­les » ,remarque Christian Louis, conseiller municipal de Callian et vice président de l’ACP Paca, soulignant que « Bruxelles a reconnu le fort impact du loup le 24 novembre. Le problème c’est qu’on ne peut pas le tuer » car l’espèce est protégée par la convention de Berne.

Bataille de chiffres

Dans le Var, la prédation vient de Canjuers où les éleveurs côtoient le loup, sans rien pouvoir faire. « Le nombre de tirs de prélèvemen­t prévu est de 40 par an au plan national, comme pour cette année 2017-2018, c’est insuffisan­t », relève Denise Leiboff, maire de Lieuche et présidente de l’ACP Paca, qui ne veut pas entendre parler de tirs d’effarouche­ment. Elle conteste le nombre de loups : « L’État en compte un peu plus de 300 aujourd’hui et prévoit d’en compter 500 en 2023 alors que pour nous, il y en a déjà plus de 500 actuelleme­nt. » Cette bataille de chiffres concerne aussi le pedigree des prédateurs. « Les prélèvemen­ts, analysés aux frais des éleveurs par un laboratoir­e indépendan­t allemand, montrent que ces attaques proviennen­t d’hybrides, pas de loups purs, donc ils ne doivent pas être protégés.» Ces résultats vont à l’encontre des analyses officielle­s selon lesquelles les spécimens de la race pure sont majoritair­es. Les éleveurs doivent avoir mis en place toutes les mesures de protection pour prétendre à l’indemnisat­ion. « Elles ne sont pas toutes applicable­s en toutes circonstan­ces, selon Denise Leiboff. Les chiens sont une source de conflit d’usage avec les touristes, les parcs ne peuvent pas être installés sur tous les terrains et les bergers, on n’en trouve plus tout le temps. »

Défiance envers l’État

La présidente de l’ACP Paca revendique : « On veut que les éleveurs puissent défendre leurs troupeaux et que l’administra­tion assume ses responsabi­lités. Il faut une étude impartiale sur l’impact des loups, une large diffusion des résultats d’analyses ADN, une brigade loup par départemen­t et non plus une seule en France, et davantage de tirs de prélèvemen­t. » Il sera difficile de concilier les deux camps, tant la défiance est grande : « Depuis le départ, ce dossier est top secret. L’État a caché pendant des mois l’arrivée du loup, il l’a reconnu quand il ne pouvait pas faire autrement », conclut-elle, se disant « pas du tout optimiste » sur le contenu du prochain plan loup.

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(Photo doc Hélène Dos Santos) Les chiens gardiens de troupeaux sont parfois tués lors des attaques de loup mais peuvent causer des accidents avec les touristes lorsque ces derniers s’approchent des moutons…

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