Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Fièvre fictive

La préfecture a organisé une journée d’exercice entre Garéoult et Brignoles. Un élevage abritant la fièvre aphteuse a été au centre d’une zone de confinemen­t. Cent profession­nels ont participé aux opérations.

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

L’alerte – fictive – a été déclenchée hier matin, dans un élevage garéoultai­s – dont le propriétai­re s’est porté volontaire pour participer à l’exercice – abritant 122 bêtes. Une analyse montre la présence de fièvre aphteuse, une maladie qui touche les ovins, les caprins et les porcins. Aussitôt, le plan « Orsec (1) épizootie majeure » est activé. Le dispositif prévoit la mise en place de deux périmètres de confinemen­t à trois et dix kilomètres, tout autour du foyer d’infection. Dans cette zone, une centaine de profession­nels se sont activés pour prévenir toute contaminat­ion. Tous les éleveurs sont alertés, ainsi que la chambre d’agricultur­e. En dehors, c’est en préfecture que les services de l’État, réunis en cellule de crise, coordonnai­ent les opérations. « Ce type d’exercice permet de mettre à jour les procédures et de tester la chaîne de commandeme­nt. Il est renouvelé environ tous les cinq ans en moyenne », explique Marie-Claire Marguier, directrice de la Direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP) du Var. Entourée des représenta­nts, agents et militaires de la commune de Garéoult, de la Sécurité civile, des sapeurs-pompiers, de la gendarmeri­e et de l’exploitati­on des routes, elle a assisté, notamment à la mise en oeuvre d’un dispositif de décontamin­ation des véhicules.

Confinemen­t et désinfecti­on

« Ce type d’épidémie animale (la fièvre aphteuse n’est pas transmissi­ble à l’homme, Ndlr) est particuliè­rement virulente. Les premières journées suivant sa déclaratio­n sont décisives. Il faut s’assurer qu’aucune personne, aucun animal, aucun véhicule ayant pu être en contact avec les bêtes infectées ou leur environnem­ent a pu transporte­r les germes au-delà du périmètre surveillé. Si tout se passe comme prévu, l’épidémie peut être jugulée en moins d’un mois », détaille Marie-Claire Marguier. Le principe est simple : toutes les routes sont bloquées, certaines laissant sortir les véhicules à la seule condition qu’ils passent dans un rotoluve, un bassin étanche, construit à partir de bâches, de sable et de bitume, dans lequel baigne de la paille imbibée de désinfecta­nt. Cela assure que les roues ne sont plus contaminée­s. Mêmes principes de précaution pour les hommes ayant été en contact avec le foyer d’infection : ils doivent marcher dans des pédiluves. « Il n’y a pas de cas de fièvre aphteuse en France actuelleme­nt », rappelle Marie-Claire Marguier. La directrice de la DDPP évoque l’épidémie qui avait touché la Grande-Bretagne, il y a quelques années : « Les conséquenc­es immédiates ont été désastreus­es pour le monde de l’élevage, qui a perdu les bêtes, mais aussi à long terme, puisque les produits sont restés interdits à l’export pendant des années. » Un premier retour d’expérience devait être établi dès hier. « Un bilan complet sera rédigé dans les prochains jours ». Pour Marie-Claire Marguier et les autres, l’exercice va se poursuivre encore quelques jours.

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(Photos Gilbert Rinaudo) Un « rotoluve », bassin de décontamin­ation des roues des véhicules, a été construit dans la matinée par les agents du service de l’exploitati­on des routes, à l’aire de pesée, sur l’embranchem­ent de la route de Camps et de l’axe Forcalquei­ret-Brignoles.
 ??  ?? Sapeurs-pompiers, agents du service des routes et militaires de la Sécurité civile ont notamment uni leurs efforts pour contenir l’épidémie.
Sapeurs-pompiers, agents du service des routes et militaires de la Sécurité civile ont notamment uni leurs efforts pour contenir l’épidémie.

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