Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fièvre fictive
La préfecture a organisé une journée d’exercice entre Garéoult et Brignoles. Un élevage abritant la fièvre aphteuse a été au centre d’une zone de confinement. Cent professionnels ont participé aux opérations.
L’alerte – fictive – a été déclenchée hier matin, dans un élevage garéoultais – dont le propriétaire s’est porté volontaire pour participer à l’exercice – abritant 122 bêtes. Une analyse montre la présence de fièvre aphteuse, une maladie qui touche les ovins, les caprins et les porcins. Aussitôt, le plan « Orsec (1) épizootie majeure » est activé. Le dispositif prévoit la mise en place de deux périmètres de confinement à trois et dix kilomètres, tout autour du foyer d’infection. Dans cette zone, une centaine de professionnels se sont activés pour prévenir toute contamination. Tous les éleveurs sont alertés, ainsi que la chambre d’agriculture. En dehors, c’est en préfecture que les services de l’État, réunis en cellule de crise, coordonnaient les opérations. « Ce type d’exercice permet de mettre à jour les procédures et de tester la chaîne de commandement. Il est renouvelé environ tous les cinq ans en moyenne », explique Marie-Claire Marguier, directrice de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Var. Entourée des représentants, agents et militaires de la commune de Garéoult, de la Sécurité civile, des sapeurs-pompiers, de la gendarmerie et de l’exploitation des routes, elle a assisté, notamment à la mise en oeuvre d’un dispositif de décontamination des véhicules.
Confinement et désinfection
« Ce type d’épidémie animale (la fièvre aphteuse n’est pas transmissible à l’homme, Ndlr) est particulièrement virulente. Les premières journées suivant sa déclaration sont décisives. Il faut s’assurer qu’aucune personne, aucun animal, aucun véhicule ayant pu être en contact avec les bêtes infectées ou leur environnement a pu transporter les germes au-delà du périmètre surveillé. Si tout se passe comme prévu, l’épidémie peut être jugulée en moins d’un mois », détaille Marie-Claire Marguier. Le principe est simple : toutes les routes sont bloquées, certaines laissant sortir les véhicules à la seule condition qu’ils passent dans un rotoluve, un bassin étanche, construit à partir de bâches, de sable et de bitume, dans lequel baigne de la paille imbibée de désinfectant. Cela assure que les roues ne sont plus contaminées. Mêmes principes de précaution pour les hommes ayant été en contact avec le foyer d’infection : ils doivent marcher dans des pédiluves. « Il n’y a pas de cas de fièvre aphteuse en France actuellement », rappelle Marie-Claire Marguier. La directrice de la DDPP évoque l’épidémie qui avait touché la Grande-Bretagne, il y a quelques années : « Les conséquences immédiates ont été désastreuses pour le monde de l’élevage, qui a perdu les bêtes, mais aussi à long terme, puisque les produits sont restés interdits à l’export pendant des années. » Un premier retour d’expérience devait être établi dès hier. « Un bilan complet sera rédigé dans les prochains jours ». Pour Marie-Claire Marguier et les autres, l’exercice va se poursuivre encore quelques jours.