Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Toulon : une fillette reçoit des coups de ceinture et de câbles électrique­s pour avoir renversé deux verres d’eau

- E. M.

Sankoumba G., âgé de 43 ans, a comparu mercredi devant le tribunal correction­nel de Toulon pour avoir donné des coups de ceinture et de câbles électrique­s à sa fille âgée de 7 ans. Ce dimanche 1er octobre, la fillette a renversé deux verres d’eau et son père s’est mis en colère. « C’est comme ça que j’ai été éduqué », tente de se justifier le prévenu, qui a grandi en Guinée. La direction de l’école toulonnais­e fréquentée par l’enfant, blessée près d’un oeil, a donné l’alerte. La mère de la victime ne s’est pas présentée au procès de son mari. « Vous auriez pu lui crever l’oeil », souligne Claude Boulanger, président de la chambre des comparutio­ns immédiates. Le prévenu s’en explique : « Le problème, c’est qu’elle a bougé. » L’examen médical de la fillette a mis au jour plusieurs ecchymoses, notamment sur les cuisses, mais aussi des troubles du langage.

« Thénardier des temps modernes »

« Cette fillette, c’est Cosette et on a affaire à un Thénardier des temps modernes »,a dénoncé le procureur Ahmed Chafai. « Ce qui est alarmant, c’est que ses quatre enfants subissent les mêmes sévices, c’est inacceptab­le. » Et de requérir un placement en détention pour six mois et la déchéance des droits familiaux. Les enfants de Sankoumba G., âgés de 2 à 13 ans, ont fini par être placés dans des foyers. Leur père a déjà été condamné en mars à trois mois avec sursis, et est convoqué devant le tribunal en février pour une autre scène de violence parentale. « Depuis qu’on m’a enlevé les enfants, j’ai compris que je devais changer de méthodes, je vois un juge des enfants », affirmet-il aujourd’hui. Pour tenter de faire éviter la prison ferme à son client, Me Rémy Delmonte-Senes a retourné un argument lancé au prévenu par le président du tribunal : « Mieux vaut expliquer que frapper fort. » Et de poursuivre:« Il y a un travail [pédagogiqu­e] qui doit être continué et ce travail ne se fera pas en prison. Il faut qu’il y ait un suivi .» Sankoumba G., agent de sécurité au chômage, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, comprenant une obligation de soins psychologi­ques.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France