Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À Bordeaux, Gourvennec a-t-il encore la clé?
Il y a peu, Jocelyn Gourvennec était l’entraîneur français à la mode, à la communication facile, soudé avec son vestiaire, mais depuis deux mois, les résultats de Bordeaux ne suivent plus. À se demander si sa méthode n’a pas atteint ses limites. En d’autres lieux, après avoir concédé six défaites lors des neuf dernières journées, ne compter que quatre points d’avance sur le barragiste Toulouse alors que l’Europe est l’objectif affiché, il n’est pas sûr qu’il aurait fait long feu. Sauf qu’à Bordeaux, Gourvennec bénéficie d’une sorte d’immunité : sa direction lui a renouvelé sa confiance jusqu’à la trêve, à condition de rebondir au classement d’ici là... C’est son défi. Il en avait récemment fixé les contours en visant les 30 points. Peine perdue, son équipe ne pourra virer au mieux qu’avec 29 points, à condition d’enchaîner trois victoires contre Strasbourg (ce soir à 20h45) , Nice et Montpellier, ce qu’elle n’a réalisé que deux fois depuis le début de son mandat girondin, en février et en avril dernier.
De gros manques à l’extérieur
À force d’enchaîner les déceptions à l’extérieur où ses hommes viennent de concéder cinq défaites de suite, du jamais vu depuis 21 ans, on est en droit de s’interroger sur la portée de son message. Passe-t-il toujours ? « Ce n’est pas concevable d’avoir tant d’écart entre ce que l’on fait le mardi (victoire 3-0 contre SaintÉtienne) et la manière dont cela s’est passé à Dijon (défaite 3-2), en ne répondant pas à l’exigence du combat », s’interroge lui-même le coach. Et de pointer lors des matches à l’extérieur « le manque d’investissement défensif, que ce soit dans le replacement, les duels, le manque d’engagement et de don de soi qui nous pénalisent ». C’est le paradoxe bordelais du moment, matérialisé par ce parcours en dents de scie avec des prestations intéressantes à domicile mais comptablement peu lucratives (1 victoire, 2 nuls, 1 défaite) et des sorties insipides à l’extérieur. Entre la claque reçue à Paris (6-2) où ses joueurs s’étaient présentés au Parc invaincus en L1, la défaite au Havre contre Amiens (10) qualifiée « d’accident », puis à Rennes (1-0) où le ballon semblait leur brûler les pieds, et enfin Dijon, les Girondins ont surtout manqué de répondant et de caractère. Malgré tout, on ne sent pas de cassure avec ses hommes. Comme en attestent les célébrations de ses buteurs qui se dirigent fréquemment vers lui pour des accolades sincères. Bref, si la logique du « un coup oui, un coup non » est respectée, les tombeurs alsaciens du PSG auront affaire ce soir à des hôtes remontés en quête d’envol. Durable cette fois ?