Le rêve de Brigitte

Ainsi, quelques heures avant que la France pleure son Académicien favori et son rockeur bien-aimé, l’épouse de notre chef d’État avait-elle inauguré officiellement ses fonctions officieuses en baptisant un bébé panda. Comme on n’a pas ouï dire que le zoo de Beauval se situe dans une banlieue difficile ni que le taux de chômage des ursidés soit plus élevé que celui des bipèdes, il est permis de se demander pourquoi désormais en haut lieu on préfère se pencher sur la litière d’un petit animal plutôt que sur le berceau du quinzième enfant d’une famille méritante comme on le faisait jadis. La question est d’autant plus sensible qu’en dépit de sa dette publique de   milliards, notre cher et vieux pays a accepté de payer pendant toute une décennie   € par an à la Chine pour avoir le droit de faire joujou avec un mammifère peu répandu sous nos latitudes. Il faudra sans doute attendre encore un peu pour voir si « Réalisation d’un rêve » rejoindra dans le parc de l’Élysée Nemo, le labrador adopté après avoir visité un refuge de la SPA. Dans l’affirmative, les prévisionnistes qui planchent déjà sur le scrutin de  seront fondés à ajouter les pépères à panda aux mémères à chien. On saura peut-être un peu plus tôt si «Réalisation d’un rêve» correspond au souhait d’exotisme du président français ou au voeu de la bestiole d’échapper à la pesante dictature du président chinois.