Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Un rappel à la loi ? C’est comme un permis de violence »

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Me Terrin est mécontente du jugement rendu sur le plan pénal à l’encontre de l’ancien propriétai­re de Flippy. L’homme, pourtant, n’a pas directemen­t infligé de souffrance à l’animal, comme ce fut le cas avec le bourreau du chat Chevelu. La broche (du matériel d’ostéosynth­èse) posée à la suite d’une ancienne opération, n’est-elle pas « sortie » d’elle-même ? N’est-on pas, là, davantage devant un cas de négligence, plus que de maltraitan­ce. L’avocate le

concède, mais… « Outre le fait qu’il a reconnu devant les gendarmes avoir laissé son chien dans cette situation plusieurs mois, le maître de Flippy a déclaré avoir conservé un animal amaigri et en souffrance parce qu’il ne pouvait pas le soigner faute d’argent, qu’il le gardait pour ses enfants », rapporte-t-elle. « Comment imaginer vivre dans une société où un adulte, père de famille, laisse souffrir un être vivant plusieurs mois sans que l’ordre public en soit troublé (...) ? C’est un comporteme­nt inquiétant, qui doit interpelle­r la justice. » Alors pour elle, ce rappel à loi résonne comme un « permis de violence ». « Le message donné par la justice est le suivant : laisser souffrir un animal ne mérite pas de sanction, sauf une sorte d’avertissem­ent comme si on réprimanda­it un petit garçon qui a fait une bêtise ».

« La négligence est condamnabl­e »

Et de rappeler que, même si le délégué du procureur ne l’a pas vu comme

ça, la loi dit ceci : « La cruauté, ou maltraitan­ce, envers un animal est le fait de faire subir à un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, un acte visant à le faire souffrir, que ce soit par le biais de coups, de blessures ou simplement de négligence. »

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