Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Victoire obligatoire pour le RCT face à Bath
Les Toulonnais n’ont d’autre choix que de s’imposer face à des Anglais de Bath ambitieux, voire présomptueux. Chaud devant et derrière
Ah si tout était déjà écrit ! Le RCT, fort de ses trois titres de champion d’Europe, aurait largement battu les Scarlets à Mayol, et se serait imposé avec le bonus offensif à Trévise. Il ne jouerait cet aprèsmidi contre Bath que pour confirmer sa supériorité dans cette poule 5 et sa première place incontestée. Mais que resterait-il alors du sel de la vie ? De tous ces moments de bonheur arrachés au malheur ? Rendons grâce au sport en général et au RCT en particulier de pouvoir, encore et toujours, nous réserver des surprises... Même s’il n’a jamais pris ses adversaires de haut, Fabien Galthié en convient facilement : « Au départ, on ne voyait pas ce scénario. Même si rien n’est fini pour les Scarlets (battus chez eux 13-18 par Bath), là, on se retrouve quasiment sur une double confrontation qui a valeur de 8e de finale. »
Supériorité supposée
Pour avoir déjoué trop longtemps en ce début de saison de tous les changements, le RCT se retrouve donc sous pression. C’est la loi du jeu et du genre. Mais il ne s’attendait sans doute pas non plus à retrouver sur sa route des Anglais aussi sûrs d’eux et de leurs forces. Info ou intox, d’après Fabien Galthié, ces derniers seraient même persuadés qu’ils peuvent « faire exploser le RCT physiquement» dès cette rencontre aller. Leur championnat va plus vite, leur sélection aussi, et ces arguments plaident effectivement en leur faveur. En cette 3e journée de Champions Cup, qui verra d’ailleurs s’affronter les meilleurs clubs anglais et français, (Toulon-Bath, La Rochelle-Wasps et Saracens Clermont), nos amis britanniques rêvent de confirmer cette supposée supériorité en faisant passer tous les mangeurs de grenouilles pardessus bord. Les Français, et Toulon en particulier, sont donc censés passer ce weekend au révélateur anglais. Mais l’inverse sera également vrai. Et l’on peut vous assurer que les Toulonnais ne vont pas se laisser impressionner aussi facilement : « Pour les avoir suivis l’an dernier et étudié cette année, on sait qu’ils sont dans une forme de continuité avec des joueurs qui se connaissent très bien. C’est homogène, solide devant, très frontal notamment sur la première passe. Ils se projettent collectivement à trois et viennent attaquer la ligne d’avantage. Derrière, il y a aussi du potentiel avec Priestland ou Burns, qui animent très bien à l’ouverture, Joseph et Watson qui sont deux piles électriques. Ils ont l’avantage de l’homogénéité par rapport à nous », reconnaît le directeur sportif du RCT, qui ne désespère pas de les contrer dans l’axe et même dans les grandes largeurs. Rassurés par le retour de leurs cadres et la remontée en puissance du groupe face à Lyon (39-11), Fabien Galthié et Fabrice Landreau ont reconduit les mêmes joueurs, Suta en moins, Taofifenua en plus. En sorte qu’ils aligneront une équipe assez massive pour imposer sa puissance à Bath, tout en préservant sa compétitivité en terme de déplacement et de vitesse.
Le gain de la ligne d’avantage
En face, leur homologue, Todd Blackadder devra, lui, se passer des services de plusieurs joueurs (Batty, Knight, Clark, Ellis, Catt, Attwood, Walker, Williams, Underhill et Louw), mais on imagine qu’il dispose quand même de quelques réservistes de talent. Dans tous les cas, le gain de la ligne d’avantage et la capacité du RCT à soutenir le rythme effréné que leurs adversaires chercheront à imposer s’ils en ont l’occasion, s’annoncent d’ores et déjà déterminant. Mais dans la continuité de leur dernière prestation, toute en puissance et en efficacité, et compte tenu de leur réussite à Mayol dans cette compétition (21 victoires sur 22), on pense les Toulonnais capables de s’imposer, et même de renvoyer sèchement les Anglais chez eux. Ne leur resterait alors plus qu’à finir le travail, au Recreation ground, la semaine prochaine, pour sonner vraiment la fin de la... récréation. Ce qui n’est pas écrit, non plus, évidemment...