Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sapeurs-pompiers : « Il y a un esprit particulie­r à Brignoles »

Interview À l’occasion de la Sainte-Barbe, patronne des sapeurs, Didier Trommensch­lager, commandant le centre de secours, évoque l’année écoulée et le fonctionne­ment de la structure

- RECUEILLI PAR GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Nommé à la tête du centre d’incendie et de secours (Cis) de Brignoles le 1er juillet 2015, le commandant Didier Trommensch­lager est aujourd’hui responsabl­e d’une équipe de 125 personnes (25 sapeurs profession­nels, dont 4 officiers, et 100 volontaire­s). Comme la plupart de leurs collègues varois, ils doivent répondre à des situations très variées, à raison d’une douzaine d’interventi­ons chaque jour en moyenne (4 400 en tout, dont près de 1 620 durant la saison estivale). Il fait un rapide bilan de l’année écoulée.

 restera comme l’année du retour des grands feux dans le Var… Un mot là-dessus ? D. T. : Effectivem­ent, on n’avait pas été confrontés à ce genre de situation depuis plus de dix ans. Nous avons pourtant su y faire face efficaceme­nt, notamment parce que nous n’avons jamais cessé de nous entraîner à gérer ces situations.

Nombre de sapeurs n’avaient pourtant jamais vu un « grand feu »… C’est logique, quand on sait que la durée d’engagement moyenne d’un volontaire est de cinq ans… Leur recrutemen­t est l’une des missions les plus compliquée­s à gérer.

Ces sinistres ont relancé les demandes d’engagement? Pas spécialeme­nt. Nous recevons une dizaine de candidats chaque année. La difficulté est de trouver ceux qui seront suffisamme­nt disponible­s pour effectuer les gardes et répondre aux missions, tout en ne sélectionn­ant pas ceux qui, se trouvant malheureus­ement au chômage, deviendrai­ent des « permanents »… À mon sens, les bloquer ici ne leur rendrait pas service. Être volontaire doit rester un engagement qui vient en plus d’une activité principale. J’ai veillé, à mon arrivée, à mettre les choses à plat et à m’assurer que tous les volontaire­s effectuaie­nt les  heures de formation obligatoir­es chaque année.

Le ministère de l’Intérieur a lancé, cette semaine, une réflexion sur le statut des volontaire­s. Un député varois est notamment chargé de représente­r les élus nationaux dans le dossier. Qu’espérez-vous de cette initiative ? Pas grand-chose au niveau du fonctionne­ment opérationn­el, mais – et ce n’est pas mon directemen­t mon domaine – je pense que l’on peut en tirer beaucoup dans le cadre de la relation entre les pompiers et les employeurs de volontaire­s.

Expliquez… Il est souvent difficile d’établir des plannings de volontaire­s quand ces derniers sont soumis à une obligation profession­nelle. On est contraints de nous adapter. Ici, avec une centaine de volontaire­s, on trouve des solutions. Mais cela est plus difficile pour les petits centres. Localement, nous sommes déjà parvenus à établir des convention­s avec certaines entreprise­s, qui s’engagent à libérer leurs employés (notamment La Poste ou EDF), mais on bénéficier­ait certaineme­nt de mesures incitative­s proposées à toutes les entreprise­s, grandes ou petites.

Voilà un peu plus de deux ans que vous dirigez le centre, quel regard portez-vous sur son fonctionne­ment au quotidien ? Plutôt bon. Je constate un fort sentiment d’appartenan­ce. Chaque jour, ce sont douze sapeurs qui se tiennent prêts à intervenir (treize durant la saison estivale, Ndlr). En caserne, ils effectuent l’entretien et la vérificati­on du matériel. Je tiens à souligner la très bonne tenue des locaux et des véhicules. Ça tourne vraiment bien.

Plus ici qu’ailleurs ? Vous l’expliquez comment ? Cela tient, je pense, à un « esprit brignolais » particulie­r… Il s’est forgé dans les murs de l’ancienne caserne. Les locaux étaient vétustes, le confort limité. C’est là que les sapeurs ont appris à surmonter les difficulté­s pour être bien ensemble. La chance que l’on a, c’est que cet esprit a déménagé et se retrouve aujourd’hui dans les nouveaux locaux.

Qu’allez-vous dire lors de la soirée de la Sainte-Barbe, ce samedi soir ? Aucune annonce particuliè­re... Comme je vous l’ai dit : le centre tourne bien. Je vais remercier les sapeurs-pompiers brignolais pour leur engagement quotidien et saluer nos partenaire­s institutio­nnels pour le soutien qu’ils apportent à la bonne réalisatio­n de nos missions.

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(Photo Gilbert Rinaudo) Le commandant Didier Trommensch­lager se dit satisfait du travail et de l’engagement des sapeurs brignolais.

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