Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Par où est entré ce professeur ?

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Vers 14 h, une personne entre dans le lycée Bonaparte, non par la porte principale, filtrée et surveillée, mais par un accès secondaire, d’ordinaire fermé. Il y a des travaux au lycée. C’est au moment où un véhicule est sorti d’un parking par ce portail, que cette personne non-identifiée a pénétré dans l’enceinte du lycée. On l’a vu ensuite se diriger vers un bâtiment du lycée, et s’y introduire, avec un sac à dos. « On me rapporte ce fait, on me le décrit. Et on ne peut pas identifier la personne » malgré vérificati­on de la vidéosurve­illance, explique le proviseur du lycée Bonaparte, Marc Durand.

Déclenchem­ent de l’alerte

Après prompte concertati­on, il est décidé de prévenir les forces de l’ordre et de déclencher l’alerte. «Ce système d’alerte attentat est récent, il a été installé l’été dernier par la région. Il a très bien fonctionné, tout le monde s’est protégé, s’est confiné », poursuit le proviseur. L’alarme retentit. Les policiers arrivent en quelques minutes. La plupart des lycéens pensent qu’il s’agit d’un exercice et même s’en amusent.

Étage par étage

Une trentaine de policiers investit le lycée et procède étage par étage à la recherche de l’inconnu dont ils ont un signalemen­t précis. « Les policiers nous ont dit que le lycée semblait vide, silencieux, c’est le signe que les enseignant­s et les élèves ont eu les bons réflexes. Ils étaient confinés. »La« levée de doutes » se fait classe par classe. L’homme recherché est confiné lui aussi, parmi des élèves. Les policiers le trouvent, le font sortir de la pièce, le contrôlent. On vérifie que c’est bien lui qu’on a vu entrer par le portail à l’arrière. L’enseignant comprend qu’il est la cause de cette énorme interventi­on. La méprise est confirmée. Il s’agit d’un professeur qui donne peu d’heures de cours et est peu connu. Il est enfin identifié. Le dispositif est levé, les élèves sortent du lycée, certains en pleurs se jettent dans les bras de leurs parents. L’interventi­on s’est achevée peu après 15 h.

Cellule d’écoute

Une cellule d’écoute sera mise en place ce lundi dans le lycée, avec psychologu­e, médecin scolaire et infirmier de l’Éducation nationale. «Les élèves ont besoin de débriefer, on est là pour ça, note la direction. Mais il ne fallait pas tergiverse­r et il était impératif de mettre tous les élèves en sécurité. » Une cellule de crise a été activée dans le lycée, en lien avec le recteur et jusqu’au cabinet du ministre. Le proviseur du lycée loue encore le profession­nalisme des forces de l’ordre.

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Marc Durand, proviseur, et Olivier Millangue, inspecteur d’académie.

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