Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Accusé de viol à Six-Fours, il se dit victime de violence
Devant la cour d’assises du Var, un jeune militaire malgache nie avoir abusé d’une compatriote un soir d’ivresse. La plaignante n’est pas venue au procès
Devant la cour d’assises du Var, qui le juge pour un viol le 4 octobre 2014 à SixFours-les-Plages, au domicile de la plaignante qui a dénoncé les faits, Pierre, 23 ans, un militaire toulonnais d’origine malgache, a nié hier avoir contraint la jeune femme à des relations intimes. « Je n’ai pas fait ce dont
on m’accuse », a-t-il confirmé à l’ouverture de son procès, fidèle à la position qu’il a toujours eue face à la plainte de sa compatriote. Celle-ci, âgée de 35 ans et originaire comme lui de la région de Diégo-Suarez, n’est pas venue au procès. Le greffe de la cour d’assises n’a pu la contacter. Pas davantage que son avocat qui, après de longues semaines sans nouvelle d’elle, a dû renoncer à la représenter à l’audience.
Traces de violence
Le jour des faits, au petit matin, Flora s’était précipitée hors de chez elle, uniquement vêtue d’une serviette de bain, pour se réfugier chez ses voisins qui ont appelé les policiers de Sanary. Elle leur a dit avoir été abusée dans les heures précédentes par Pierre, qu’elle avait reçue chez elle vers 6 h 30, et qui sortait de boîte de nuit. Elle avait refusé la relation intime qu’il souhaitait et, après une scène de violence, il l’avait attachée sur son lit avec des rallonges électriques. Elle avait dû se soumettre. Selon le médecin légiste qui l’avait examinée, elle portait au visage et aux bras des ecchymoses évocatrices de violences. Flora avait une alcoolémie de 2,40 g/l. Les policiers n’avaient pas eu à chercher Pierre bien loin, ils l’avaient trouvé profondément endormi sur le lit de Flora, avec plus de 2 g/l d’alcoolémie.
L’accusé soutient qu’il a été agressé
« J’ai été surpris, a indiqué l’accusé à la cour. Je n’arrivais pas à réaliser que j’étais en garde à vue. J’ai eu une peur bleue. » De quoi expliquer, selon Pierre, des variations surprenantes dans les déclarations qu’il a faites aux policiers. Mais pour l’essentiel, il a répété que sous l’effet de la vodka, qu’ils avaient continué à boire, Flora était devenue violente et avait cherché à le frapper. Il avait paré les coups, ce qui selon la défense pouvait expliquer les ecchymoses de la plaignante. Pour éviter d’autres violences, il l’avait attachée sur son lit et qu’à ce moment elle lui avait proposé des relations. Elle s’était détachée et ils avaient eu des relations consenties. Venu libre à son procès, après avoir subi dixhuit mois de détention provisoire au moment de l’instruction, Pierre est apparu craintif à la barre. Il a eu parfois du mal à répondre aux questions du président, sans doute en raison d’un vocabulaire limité et d’une pratique du français assez rudimentaire. Suspendu hier soir, le procès reprendra lundi matin.
G. D.