Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Jérusalem : « rage » palestinienne et frappes israéliennes
Deux Palestiniens ont été tués dans des heurts avec les forces israéliennes. La décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a ravivé hier les tensions entre Israéliens et Palestiniens engendrant des milliers de manifestants et des frappes israéliennes à Gaza. L’ONU est « particulièrement inquiète des risques d’une escalade violente », a affirmé Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au ProcheOrient, lors d’une réunion en urgence du Conseil de sécurité à New York.
Tirs de roquette
Les Palestiniens étaient appelés à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza à un « jour de rage ». Ils ont par milliers affronté les soldats et policiers israéliens, des heurts qui ont fait des dizaines de blessés et deux morts. Hier soir, l’armée israélienne a indiqué avoir intercepté une roquette tirée de Gaza vers son territoire. Elle a répliqué en frappant des positions militaires du mouvement islamiste Hamas dans cette enclave palestinienne. Bilan : 14 blessés, selon le ministère de la Santé palestinien à Gaza. L’armée a fait état un peu plus tard d’un nouveau tir de roquette de Gaza ayant touché le territoire israélien. Celle-ci aurait touché la ville israélienne de Sderot hier soir, a annoncé l’armée israélienne sans préciser si elle avait fait des victimes. Il s’agit de la troisième roquette tirée vers Israël de la journée. Des dizaines de milliers de personnes ont aussi manifesté dans différents pays musulmans et arabes.
Rejet des « sermons et leçons »
Un peu partout, les protestataires ont brûlé ou piétiné des portraits du président américain Donald Trump. Sans être pour l’instant massive dans les Territoires palestiniens ou le monde musulman, cette protestation nourrit la crainte de la communauté internationale que Donald Trump n’ait ouvert la boîte de Pandore tant Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel. Rejetant « les sermons et les leçons », l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a répété que le chef d’État américain n’avait « pas pris position sur les limites ou les frontières » et que le « statu quo est maintenu sur les lieux saints » . Elle a assuré que les États-Unis restaient engagés dans le processus de paix. Tournant le dos à des décennies de diplomatie américaine et internationale, Donald Trump a unilatéralement déclaré mercredi Jérusalem capitale d’Israël et annoncé le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Une décision qui « ne favorise pas la perspective de paix dans la région » et « n’est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité », ont affirmé hier les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d’Allemagne à l’ONU.