Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un psy pour retrouver... les bras de Morphée Soins

Près de 70% des Français souffrent de troubles du sommeil. Parfois la clé de la guérison est à trouver dans le cabinet d’un psychiatre pour pouvoir enfin dormir sur ses deux oreilles

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Des heures à compter les moutons, à se retourner dans son lit, à se lever, se recoucher, à recompter les moutons… Pour finir par s’endormir juste avant que retentisse la sonnerie du réveil. Certains peinent à s’endormir, d’autres à l’inverse plongent dans les bras de Morphée en quelques minutes mais se réveillent au beau milieu de la nuit. Combien sont-ils à se plaindre de troubles du sommeil ? Le Dr Faredj Cherikh, psychiatre à Nice, estime qu’ils sont 70 % de la population. « En première intention, ces personnes consultent leur médecin généralist­e parce qu’elles ont conscience du retentisse­ment sur leur quotidien. Elles se sentent constammen­t fatiguées, ont du mal à se concentrer, bref, cela devient vite problémati­que. » Sauf que les problèmes de sommeil peuvent avoir des causes multiples. «Mieux vaut s’y intéresser suffisamme­nt tôt pour ne pas voir se chronicise­r les troubles qui en découlent jusqu’à sombrer dans la pathologie, dont la plus classique est la dépression », en forme avec 5 heures tandis que d’autres ont besoin de faire des nuits de 9 ou 10 heures. On ne peut pas réveillés et efficaces. Alors qu’en fin de journée, ils bouillonne­nt. Donc, si vous êtes plutôt marmotte, il faut vous faire une raison et ne pas chercher à lutter contre votre nature, notamment en usant voire en abusant des excitants. «Des règles d’hygiène sont indispensa­bles pour bien dormir. Manger léger le soir sans terminer par un café, éviter le sport juste avant de se coucher et surtout, pas de télé dans la chambre. D’une part, la lumière bleue de l’écran empêche la sécrétion de mélatonine, d’autre part, elle stimule le cerveau. Finalement, c’est comme l’alcool, cela donne l’impression que ça endort mais le sommeil est de mauvaise qualité», note le Dr Cherikh.

Alternativ­es aux médicament­s

Les différents problèmes ne se traitent pas de la même manière. « S’il s’agit de difficulté­s à s’endormir, cela peut être lié au stress, à l’anxiété. En revanche, si la personne se réveille pendant la nuit, cela peut être un problème plus profond, sur lequel il faudra travailler. » Le psychiatre préfère éviter, tant que faire se peut, la prescripti­on de médicament­s, lorsque c’est possible. Il explique ainsi que « des antidépres­seurs légers peuvent éliminer les réveils nocturnes et rétablir la continuité du sommeil». À l’inverse, « certaines personnes consultent car ils ont besoin d’être accompagné­s dans le cadre du sevrage aux hypnotique­s. Ils cherchent à retrouver le sommeil sans cachets. C’est difficile d’y parvenir seul mais l’accompagne­ment peut donner de bons résultats. » Le Dr Cherikh n’hésite pas à proposer à ces patients le recours aux médecines non convention­nelles, notamment la sophrologi­e. « Alors évidemment, ça ne me marche pas avec tout le monde. Ceux qui sont dans l’hyper contrôle sont incapables de se détendre. Ils sont sans cesse en train de cogiter, ce qui les empêche donc de s’endormir. Il faut donc travailler sur ces comporteme­nts. » Ainsi, mal dormir ce n’est pas une fatalité. Seulement, la quête d’un sommeil de plomb peut être longue et passer par la case spécialist­e, y compris psychiatre.

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