Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Belleau, encore héros

Rentré à la 73e minute pour suppléer François Trinh-Duc à l’ouverture, le jeune Anthony Belleau s’est encore révélé décisif pour le RCT. Pour autant, il refuse de tirer la couverture à lui

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Les images de son drop victorieux à la 80e minute, la saison dernière, en demi-finale du Top 14, face à la Rochelle, hantent encore les nuits de Patrice Collazo et sont gravées à jamais dans les têtes des supporters toulonnais. Anthony Belleau ne les oubliera sans doute jamais, lui non plus. Mais six mois plus tard, il les a remisées tout au fond de son placard aux souvenirs pour ne surtout pas rester les deux pieds tanqués au stade Vélodrome. La vie continue et sa carrière aussi. Après une expérience mitigée avec l’équipe de France, dont il aurait pu revenir fragilisé, le jeune homme a encore démontré des qualités morales et techniques au-dessus de la moyenne en offrant de nouveau la victoire au RCT sur une initiative individuel­le. Il n’était sur le pré que depuis quatre minutes...

Comment avez-vous réussi à débloquer ce match ? J’avais un peu regardé comment ils défendaien­t près des lignes, et j’ai pris la décision de tenter ce petit jeu au pied. Tout va alors très vite. Cela m’a souri. Tant mieux pour (E moi et pour l’équipe. On avait le ballon. On était sur leurs  mètres. On faisait beaucoup de temps de jeu sans arriver à marquer. Forcément quand on marque après, ça fait beaucoup de bien.

Il fallait oser ? Sur le coup, je n’ai forcément réfléchi. J’ai vu l’espace, je l’ai pris, c’est venu naturellem­ent et c’était bien pour la fin du match.

C’était compliqué, la victoire n’en est que plus belle ? C’est ce qu’on dit effectivem­ent. Forcément ça crée quelque chose en plus. Là, c’était quand même la coupe d’Europe face à une belle équipe de Bath, très dure à manoeuvrer et cela fait d’autant plus plaisir...

Le moral est revenu au beau fixe pour cette coupe d’Europe? On a gagné nos trois matches mas le plus dur reste à venir, à commencer par le match retour à Bath. On sait que ce sera la guerre là-bas et il faudra encore faire quelque chose de bien...

Après coup, votre essai décisif vous a-t-il rappelé votre drop face à La Rochelle ? Non. Je n’y ai pas pensé. Ça restera toujours en moi mais ce drop appartient au passé. J’essaie plutôt de regarder devant et de prendre les matches les uns après les autres pour être le plus performant possible.

Ce retour gagnant à Toulon vous fait-il du bien après la tournée manquée par les Bleus en novembre ? La tournée, c’était encore le niveau au-dessus. Le niveau internatio­nal est assez impression­nant. On n’a pas eu les résultats espérés mais malgré tout j’ai beaucoup appris. Je sais qu’il reste beaucoup de travail mais quand je suis rentré à Toulon, j’avais envie de reprendre très vite mes habitudes et mes repères, pour jouer encore plus.

Ne craignez-vous pas d’être cantonné maintenant dans ce rôle de joker de luxe ? Non. Pas du tout. Le plus important est de penser à l’équipe. Si je commence à ne penser qu’à moi, je vais me mettre des bâtons dans les roues tout seul. Mon seul désir est que l’équipe gagne, c’est tout...

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