Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mon beau sapin, roi des forêts…
France 5 propose de découvrir le parcours original de ces conifères dont 7 millions d’unité sont vendus chaque année
Depuis les années 80, l’odorant épicéa a été supplanté par le résistant nordmann. Il faut jusqu’à dix ans de sélection pour qu’il devienne le roi de notre salon. Le Grand Voyage du sapin de Noël, sur France 5, nous invite à mieux déchiffrer les étiquettes. Sur 7 millions de sapins vendus chaque année, 80 % le sont entre le 15 et 24 décembre. Avant qu’ils n’arrivent dans nos salons, près de dix ans se sont écoulés, entre la récolte de la pomme de pin et la coupe. Or, 90 % des sapins sont issus des 300 hectares de sapins centenaires des contreforts du Caucase, en Géorgie. Des cueilleurs grimpent jusqu’à 50 ou 60 mètres pour récolter les divines pommes de pin gorgées des graines, exportées dans toute l’Europe. Le botaniste néerlandais Alexander von Nordmann a découvert ce sanctuaire en 1835. Green Team, leader européen danois basé à Billund, produit 25 millions de sapins et 50 millions de jeunes plans pour toute l’Europe. Un responsable précise : « Dans la nature, 1 graine sur 100, voire sur 1 000 va germer. Dans notre laboratoire, le taux moyen est de 65 % ». Le vert très foncé, presque bleu de l’adonis, est obtenu grâce à l’utilisation de fertilisants. La hauteur optimale de la tige du haut s’obtient par un régulateur de croissance. Cette hormone étant interdite en France, les producteurs de sapins Nordmann français vivent mal la concurrence. Frédéric Naudet, président de l’Association française du sapin de Noël naturel, rétorque : « On fait du très beau nordmann en France. Des labels rouges, régionaux, “plante bleue”, “élevé en France” renseignent l’acheteur facilement ». La production vient principalement du Morvan, de la Savoie ou des Pyrénées ariégeoises, où Michel Vuillier produit un sapin bio. Chez lui, pesticides et herbicides ont été remplacés par un troupeau de moutons et les fourmis se chargent des pucerons. « Avec les moutons, j’économise 3 000 euros par mois sur 50 hectares… » Une idée à répandre, car les sapins grandissent souvent au coeur des parcs naturels régionaux. Michel Vuillier fournit supermarchés, magasins de bricolage ou jardineries haut de gamme : « Je vends un sapin de 1,60 m environ 20 euros. Je ne suis pas responsable de la marge de revente prise par chacun ensuite », précise-t-il. Avis aux consommateurs…
ISABELLE MERMIN