Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Donald Trump sur tous les fronts

L’éventuelle collusion avec la Russie lors des élections, la reconnaiss­ance de Jérusalem comme capitale d’Israël et l’interdicti­on de termes médicaux: le président américain est au coeur de l’actualité

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L’équipe de transition de Donald Trump a dénoncé des irrégulari­tés dans l’enquête sur une éventuelle collusion avec la Russie lors de la présidenti­elle de 2016, assurant que le procureur spécial avait reçu illégaleme­nt des dizaines de milliers d’emails. Depuis plusieurs semaines, des proches du président américain et certains élus républicai­ns mettent en doute la crédibilit­é et l’impartiali­té de l’enquête de Robert Mueller qui a inculpé plusieurs proches de Donald Trump.

Irrégulari­té contestée

Dans une lettre adressée au Congrès, et citée par les médias américains, l’avocat Kory Langhofer affirme qu’une agence fédérale, la General Services Administra­tion (GSA), a « illégaleme­nt transmis » ces documents. Le courrier laisse entendre que les enquêteurs ne disposaien­t pas du mandat nécessaire pour obtenir de tels documents. Peter Carr, porte-parole du procureur spécial, a formelleme­nt contesté toute irrégulari­té, assurant que l’enquête était menée dans le strict respect de la loi. « Lorsque nous avons des emails au cours de notre enquête, nous avons soit obtenu l’accord du propriétai­re du compte soit suivi la procédure pénale appropriée », a-t-il déclaré. Le numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, a également défendu l’impartiali­té de l’enquête, assurant qu’elle était libre de toute influence politique. Des élus républicai­ns ont réclamé au ministère de la Justice la nomination d’un nouveau procureur indépendan­t pour enquêter sur le supposé parti pris du FBI après la publicatio­n dans la presse de messages d’un agent de la police fédérale traitant notamment Donald Trump d’« idiot ». La décision révélée par le Washington Post d’interdire des termes comme « diversité »,« foetus »et« transgenre » dans les documents concernant un organisme dépendant du ministère de la Santé, a suscité samedi des critiques contre l’administra­tion Trump. D’après le quotidien, des experts ont eu connaissan­ce vendredi de cette décision, qui concerne les documents d’élaboratio­n du budget du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC). La Marche pour la Science, un mouvement qui avait fait défiler des milliers de personnes à Washington et dans d’autres villes du pays le  avril, a appelé l’administra­tion à revenir sur cette décision. Face aux critiques, le départemen­t de la Santé, dont dépend le CDC, a expliqué que la descriptio­n faite par les médias de cette interdicti­on était une « déformatio­n totale ». Le Conseil de sécurité de l’ONU examine un projet de résolution visant à rejeter la décision du président américain Donald Trump de reconnaîtr­e Jérusalem comme capitale officielle de l’État d’Israël. L’Égypte a fait circuler samedi un texte qui demande notamment que la décision unilatéral­e prise par les États-Unis soit révoquée. Ce projet de résolution pourrait être mis au vote dès aujourd’hui. La décision de Donald Trump de reconnaîtr­e Jérusalem comme la capitale d’Israël a déclenché la colère des Palestinie­ns, des manifestat­ions dans le monde musulman et une réprobatio­n quasi unanime de la communauté internatio­nale. Le projet de résolution souligne que le statut de Jérusalem «doit être résolu par la négociatio­n » et fait part de « profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem », sans mentionner nommément les États-Unis.

Veto probable des États-Unis

Termes médicaux interdits ?

Le texte affirme également que « toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la compositio­n démographi­que » de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée ». Les diplomates s’attendent à ce que les États-Unis posent leur veto pour bloquer cette résolution qui devrait recevoir le soutien des 14 autres membres du Conseil de sécurité. L’ambassadeu­r d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a « vivement condamné » le projet de résolution, qui relève selon lui d’une tentative des Palestinie­ns de « réinventer l’histoire ».

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