Les polars ruraux remportent le prix « Un max de noir »

Les douze jurés du polar français et les dix du polar étranger se sont accordés sur deux polars ruraux. Est arrivé vainqueur du polar français, Glaise de Franck Bouysse (éd. Manufacture de livres). En 1914, dans un hameau du Cantal, tous les hommes valides sont à la guerre. Restent pour continuer à labourer la terre, trois générations de femmes, un adolescent, un vieux paysan et un homme à la main mutilée, inquiétant qui ne cesse de ressasser son malheur. Un roman d’initiation qui expose les ravages de la guerre loin du tumulte des champs de batailles. Les jalousies, rancoeurs, non-dits, l’impossible transmission forcent Joseph, 15 ans à grandir trop vite. Ce roman noir plus que policier, tout en tension, est allé droit au coeur du jury par la charge d’humanité blessée qu’il révèle. Le premier prix du polar étranger a été décerné à Peter Farris pour Le diable en personne (éd. Gallmeister). Maya, jeune victime d’un réseau de prostitution, favorite du maire corrompu d’Atlanta, prévenue de projets illégaux, est enlevée pour être assassinée. Elle trouve refuge dans la ferme de Léonard, un vieux contrebandier d’alcool misanthrope. Une amitié imprévue naît entre ces écorchés de la vie. Servi par la traduction impeccable d’Anatole Pons, ce livre offre deux beaux personnages très humains. Le jury a aimé les efficaces scènes d’action, suspense, violence et celles très travaillées, de la relation qui se noue entre Maya et Léonard. Ces romans sont en vente au Jardin des lettres.

(Photo B.G-C) Les jurés ont découvert le résultat de leurs votes à bulletin secret lors d’une remise officielle au Jardin des lettres.