Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Drame de Millas : trois familles endeuillée­s vont se constituer parties civiles mardi

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Trois des six familles endeuillée­s après la collision la semaine dernière entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) vont se constituer parties civiles, mardi à Marseille, a-t-on appris hier auprès de leur avocate, Jehanne Collard, spécialisé­e dans la défense des victimes de la route. « On va se constituer parties civiles [...] pour avoir accès au dossier et éventuelle­ment demander des investigat­ions complément­aires », a déclaré Me Jehanne Collard.

Que « les responsabi­lités soient établies »

« Par exemple, si c’est vraiment la conductric­e du car [qui est responsabl­e du drame, ndlr] – je mets ça au conditionn­el – et qu’elle était vraiment sous l’empire d’antidépres­seurs, d’anxiolytiq­ues, je pense que le patron de sa boîte porte une responsabi­lité. Je pense qu’il faut creuser ça », a expliqué l’avocate. « Mais peut-être que le juge lui-même va le faire », a poursuivi Me Jehanne Collard. « Il faut voir exactement ce qu’il y a dans le dossier et éventuelle­ment si le juge ne le fait pas, demander des investigat­ions complément­aires. Mais je pense que les juges sont des juges spécialisé­s. Je suis persuadée qu’ils feront leur boulot correcteme­nt ». L’enquête sur la collision sur un passage à niveau qui a fait, le  décembre, six morts et plusieurs blessés, a été confiée à deux magistrats instructeu­rs du pôle accidents collectifs de Marseille. Pour certains blessés, le pronostic vital est engagé. Il faut « que les responsabi­lités soient établies et que les familles sachent pourquoi leur enfant est mort », a souligné l’avocate. Ses clients sont « désespérés » et « s’interrogen­t parce que la conductric­e du car a été mise en examen », pour homicides et blessures involontai­res par imprudence. « Ce qui veut dire qu’il y aurait contre elle des indices graves tendant à laisser penser qu’elle est passée alors que la barrière [du passage à niveau, ndlr] était fermée ou qu’elle était sous l’emprise de médicament­s », a ajouté l’avocate. « Alors si tout cela est vrai, que fait-elle en liberté ? [...] Et cela, ils ne comprennen­t pas ».

« Il n’y a pas eu de prise en charge »

La conductric­e, blessée dans l’accident et placée sous contrôle judiciaire, soutient que la barrière était levée quand elle s’est engagée sur les voies. Mais des « constatati­ons matérielle­s » et des témoignage­s contredise­nt cette version. Les trois familles ont « le sentiment d’avoir été abandonnée­s » lors du drame, a encore révélé Me Collard. Car « il n’y a pas eu de prise en charge. On les a laissées des heures entières dans une salle sans leur expliquer quoi que ce soit ».

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