Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Que d’inconstance
Ce n’est pas faute d’avoir été avertis. À l’excès, même. Et pourtant, les Rouge et Noir sont quand même tombés longtemps dans le piège de la facilité hier soir. Peut-être pour avoir été éblouis par un premier essai presque trop rapide de Pietersen, et une entame conforme à ce que l’on espérait. Tout feu tout flamme. Las, ce beau film de Noël au happy end programmé a rapidement tourné court pour virer au film à suspense. Voire d’horreur jusqu’à la pause, où le RCT s’est retrouvé mené 18-19. Après cette première partie de saison déjà jouée sur courant alternatif, ce manque de constance dans l’effort, déjà dénoncé à de multiples reprises, devient clairement inquiétant. Déjà en difficulté pour être vraiment dans l’action, le RCT aurait-il aussi des problèmes dans la réaction ? Pas tout à fait quand même car à 13-19, la machine toulonnaise s’est bien remise en marche pour reprendre le score et le match à son compte. Mais elle est encore loin de donner toutes les garanties d’un futur champion. Ses errances défensives commencent également à poser problème. Mais elles relèvent aussi certainement du même mal qui ronge ce groupe en reconstruction. Un mal insidieux difficile à cerner qui ne permet pas encore au groupe de jouer ensemble, comme un seul homme… Idéalement, tous les joueurs devraient être interchangeables, capables d’intégrer le XV de départ et de se trouver les yeux fermés. Mais dans les faits, l’absence des uns, celle des autres, les problèmes de leadership, continuent de peser sur le jeu toulonnais, encore trop souvent tributaire des exploits personnels, comme celui de Mathewson à la reprise, et pas assez sûr de son collectif et de ses forces… Pour avoir encore négligé en début de match, leur travail préparatoire devant, les hommes de Galthié et Landreau ont donc dû cravacher jusqu’à la fin pour parvenir à arracher le bonus offensif face à la lanterne rouge. Et si c’est une chance qu’ils y soient finalement parvenus à la 78e, cela n’aura encore rien eu de vraiment satisfaisant ni de glorieux.