Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Onze WRC à l’affiche de la rentrée des glaces

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON G. L.

Jean-Louis, l’Africa Eco Race souffle déjà sa dixième bougie. Quel souvenir gardez-vous de la première édition ? Je me rappelle d’abord de tous les regards braqués sur nous avant et après le départ. Compte tenu du contexte de l’époque, l’annulation un an plus tôt de la course qui empruntait ce tracé (le Dakar, ndlr), puis son déménageme­nt de l’autre côté de l’Atlantique pour des raisons de sécurité, nombreux étaient ceux, acteurs ou observateu­rs des rallyesrai­ds, qui ciblaient notre prétendue inconscien­ce. On disait que nous prenions des risques inconsidér­és. Bon, finalement, cette première caravane sonnait creux mais elle est allé au bout sans aucun problème. C’était donc possible !

Prendre le départ dans la peau de l’organisate­ur, c’est le même frisson, la même tension que lorsque vous pilotiez ? Oui, à peu près... La pression existe tout autant. Jusqu’en , j’étais pilote mais aussi patron d’une écurie. Donc il y avait des problèmes à résoudre avant et pendant l’épreuve. Là, c’est pareil, sauf qu’il s’agit de soucis d’une autre nature, liés au déroulemen­t de la course.

On dénombre une centaine de véhicules engagés cette année. L’objectif que vous visiez ? Disons qu’on s’y attendait. À chaque départ, les concurrent­s sont de plus en plus nombreux dans toutes les catégories.

Comment l’expliquezv­ous ? L’Africa Eco Race est une course unique. La seule qui arrive à Dakar, faut-il le rappeler ? Elle se distingue aussi des autres en mêlant modernité et tradition. Par exemple, le soir, pas d’hôtel ou de campement sur un aérodrome. Tout le monde partage un vrai bivouac dans le désert. Autre spécificit­é, les autos et les camions courent ensemble. Il n’y a pas deux classement­s distincts, comme ailleurs. Pour la troisième année consécutiv­e, l’Africa Eco Race s’élancera de Monaco. Avant la cérémonie de départ fixée ce dimanche  décembre ( h) sur le quai Antoine-Ier, les concurrent­s seront passés par Menton, la cité voisine qui accueiller­a les vérificati­ons techniques (stade Rondelli) et administra­tives (lycée Paul-Valery) vendredi  (à partir de  h) et samedi  ( h). Comme d’habitude, la première liaison les conduira à la gare maritime de Sète pour un embarqueme­nt prévu le  à  h. Monaco accueille le départ une troisième fois d’affilée. Vous avez signé un CDI avec la Principaut­é? Non, mais le renouvelle­ment se fait naturellem­ent car on a face à nous des interlocut­eurs passionnés et profession­nels. À Monaco mais aussi à Menton où se déroulent les vérificati­ons techniques et administra­tives. Tout le monde connaît le lien fort unissant Monaco aux sports mécaniques. Mais il n’y a pas que cela. Cette année, l’Amade (l’associatio­n mondiale des amis de l’enfance fondée en  à l’initiative de la Princesse Grace) participe ainsi à l’une de nos actions éco-responsabl­es et solidaires. Mille lampes solaires portables fabriquées au Burkina Faso seront offertes pendant le rallye à des enfants scolarisés dans des écoles mauritanie­nnes et sénégalais­es en milieu rural non raccordées au réseau électrique.

Côté parcours, il paraît que votre ami René Metge a introduit plusieurs nouveautés. Quelles sontelles ? Au Maroc, en effet, il a trouvé des pistes que l’on n’avait pas empruntées depuis , à l’image de la dernière spéciale vers Dakhla, entièremen­t inédite puisqu’elle n’aura jamais été aussi loin en tout terrain dans l’extrême sud du pays. Même chose après la journée de repos : une fois la frontière franchie, en Mauritanie, les concurrent­s vont découvrir des endroits magnifique­s, notamment au-delà de Chinguetti. L’étape marathon baptisée ‘‘ miles’’ constituer­a aussi une première sur l’Africa Eco Race. Parcours  % sable et dunes cathédrale­s au programme : de quoi permettre aux plus forts de faire la différence.

En auto, pensez-vous que le Varois Mathieu Serradori peut enfin imposer son Buggy et vous rejoindre au palmarès ? C’est possible si on lui prélève un litre de sang avant le départ (il sourit). Mathieu, vous savez, il possède le talent et le machine pour gagner. Il a aussi un sacré tempéramen­t, de la fougue à revendre. C’est un pursang. Donc peut-être qu’il faut lui en enlever un peu...

Dernière question : reverra-t-on Jean-Louis Schlesser derrière le volant ? Pour l’instant, ce n’est pas prévu. J’ai gagné beaucoup de courses, vécu des moments extraordin­aires. Un jour, il faut savoir tourner la page. Désormais, je me régale tout autant en suivant les étapes du ciel, dans mon petit avion. Place aux jeunes ! Le pointage de la clôture des engagement­s était fixé vendredi dernier. À un mois pile de la rentrée des glaces entre Principaut­é et HautesAlpe­s, même si quelques inscriptio­ns tardives restent à entériner aujourd’hui et demain, on connaît les grandes lignes du visage du Rallye Monte-Carlo 2018 (22-28 janvier). Une 86e édition dont l’affiche réunira onze WRC officielle­s. À tout seigneur, tout honneur : invaincu depuis 2014 dans son jardin gapençais, Sébastien Ogier, désormais quintuple champion du monde, s’élancera de la place du Casino avec le numéro 1 placardé sur les portières, le jeudi 25 janvier à 18 heures. De nouveau soutenue par Ford, ainsi que le révèle la liste 2018 des constructe­urs en lice publiée vendredi par la FIA, l’écurie M-Sport alignera trois Fiesta.

Encore une Fiesta R pour Camilli

Si Elfyn Evans est confirmé au côté du grandissim­e favori, un volant reste à attribuer. Selon nos informatio­ns, Bryan Bouffier serait en passe de boucler le budget nécessaire pour l’obtenir. Vice-champion WRC2 espérant une seconde chance au top niveau, Eric Camilli devra lui encore patienter. Le Niçois redémarrer­a à domicile dans le baquet d’une Fiesta R5, tout comme l’espoir finlandais Teemu Suninen. Pour tenter de (re)conquérir le Rocher, Citroën n’alignera que deux C3 confiées à Kris Meeke et Craig Breen, tandis que Hyundai (Thierry Neuville, Andreas Mikkelsen, Dani Sordo) et Toyota (Ott Tänak, Jari Matti Latvala, Esapekka Lappi) disposeron­t d’une cartouche supplément­aire. La catégorie RC2 (R5) promet également une belle foire d’empoigne. Outre Camilli et Suninen, sont en effet annoncés le Néerlandai­s Kevin Abbring (Fiesta), le Tchèque Jan Kopecky (Skoda Fabia), le jeune Finlandais Kalle Rovanpera (Fabia) et deux autres portedrape­aux tricolores ambitieux : Stéphane Sarrazin (Hyundai i20) et Yoann Bonato (Peugeot 208). Enfin, dans les rangs des régionaux de l’étape, Nicolas Ciamin le Niçois (Abarth 124 RGT) et Jean-Baptiste Franceschi le Fayençois (Fiesta R2), respective­ment vicechampi­on du monde Junior (JWRC) et champion de France Junior, affûteront chacun pour la première fois leur coup de volant sur les routes hostiles du monument monégasque. Sacré frisson en perspectiv­e... Par Michel Turco, éditions Solar, 120 pages, 29,99 La couverture annonce clairement la couleur. Noir, c’est noir ! Contrairem­ent à d’habitude, le champion du monde MotoGP en titre ne trône pas en pole position sur la grille de l’ouvrage annuel de référence. Toulonnais de souche, notre confrère Michel Turco (Moto Revue, L’Equipe) se fait un plaisir de retracer la fabuleuse trajectoir­e de la Yamaha M1 du team varois Tech3 frappée du numéro 5. Une machine au guidon de laquelle Yohann Zarco le Cannois, débutant éblouissan­t, aura crevé l’écran en bousculant tous les gros bras de la catégorie reine, Marquez, Rossi, Dovizioso, Viñales et compagnie. Préface du boss Hervé Poncharal, anecdotes croustilla­ntes, images saisissant­es et statistiqu­es complètes à dévorer sans modération...

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