Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ouvert en 1892, le Cercle proche de la fermeture
Mise en demeure d’effectuer des travaux de sécurité et d’accessibilité qu’elle ne peut honorer, l’institution centenaire risque la fermeture administrative. Un crève-coeur pour le village
C’est une institution depuis 1892. La plus ancienne association du village, héritée d’une longue tradition bien provençale. Alors que par endroits, certains se battent pour faire revivre les Cercles historiques, celui de Pontevès s’est vu signifier, rien de moins que son arrêt de mort. « On nous demande une mise aux normes de sécurité et d’accessibilité au titre d’établissement recevant du public, mais nous n’avons pas les moyens d’effectuer de tels travaux » se désole Laurent Lecina, bénévole de l’association. Surtout, il ne comprend pas pourquoi le maire a diligenté un contrôle qui n’est que facultatif pour ce type d’établissement de cinquième catégorie. Mis en demeure en décembre 2016 d’effectuer les travaux, le Cercle ne peut plus, légalement, accueillir de clients depuis le 5 octobre. Le délai de six mois court depuis cette date, sous peine de fermeture administrative pure et simple. « Il y a un vrai sentiment d’injustice, car d’autres établissements recevant du public ne sont pas plus aux normes, et n’ont pas subi de tels contrôles. Nous avons demandé une copie des rapports de mise en conformité des ERP sur la commune, mais aucune réponse de la mairie. » ajoute Didier Lecina, le président de l’association du Cercle de la Fraternité.
Des travaux trop chers pour l’association
Toilettes accessibles aux fauteuils roulants, usage de matériaux coupe-feu, contrôle par un professionnel des installations électriques et climatisation, ouverture des portes dans le sens des fuites… des travaux pour un montant évalué à près de 20 000 euros. Alors même que le bilan financier de l’association parviendrait à peine à quelques centaines d’euros de bénéfices. Et que des travaux conséquents ont déjà été engagés sur les propres deniers des gérants. Le président voit surtout dans cette affaire «la main du maire» Jean-Marc Étienne, qui serait décidé à couler l’établissement depuis que le Cercle, structure privée, a refusé l’offre d’achat de ses locaux par la mairie, avant que ne soit entériné le projet de construction d’une salle polyculturelle… Un équipement selon lui « élitiste, destiné à une poignée seulement de Pontois» et dont l’ardoise budgétaire pèsera sur tous, alors que dans le même temps « un élément emblématique du lien social local serait dissous»…